Mesdames, messieurs,
Au 15 mars 2021, nous enregistrons 6 nouveaux cas par jour. Nous sommes tombés à moins de 10 nouveaux cas par jour depuis 6 semaines. Cet indicateur est parlant et nous donne des éléments de satisfaction.
Ce qui est encore plus rassurant, c’est le nombre de personnes placées en réanimation et en d’hospitalisation.
Nos hôpitaux enregistrent à ce jour 4 malades placés en réanimation, et 4 en hospitalisation. Cet indicateur est important car il est significatif de la gravité de notre situation sanitaire qui, je vous le rappelle, peut amener à saturation de notre capacité hospitalière lourde.
Alors que nous étions à plus de 90 nouvelles hospitalisations par semaine en novembre 2020, nous sommes aujourd’hui à 8 hospitalisations par semaine. Cet indicateur des hospitalisations et des réanimations est essentiel car il détermine la nécessité ou non de devoir confiner un Pays.
Souvenez-vous, à la mi-octobre 2020, la Polynésie a connu une flambée épidémique qui a fait grimper notre taux d’incidence par semaine, à 1000 pour 100 000 habitants. Nous avions à cette période le taux d’incidence le plus élevé au monde. Nous avions alors connu une augmentation exponentielle du nombre d’hospitalisations amenant une saturation de nos capacités en réanimation.
Nous ne pouvons cependant pas nous satisfaire d’un tel résultat dès lors que nous déplorons le décès de 7 personnes durant tout le mois de février ou les 6 décès quotidiens au pic de l’épidémie. Pour ma part, ne serait-ce qu’un décès, c’est un décès de trop.
Le dévouement du personnel soignant du CHPF et en particulier de ses équipes dédiées à la covid, et le précieux renfort de la réserve sanitaire envoyé par l’Etat, ont été capital dans la prise en charge hospitalière.
Je n’oublie pas l’engagement depuis plus d’une année des équipes de la direction de la santé qui œuvrent chaque jour à la maitrise de l’épidémie.
Sur l’ensemble de la Polynésie, nous enregistrons à ce jour 59 cas actifs identifiés sur Tahiti. Ce constat nous amène à dire qu’aujourd’hui nos îles ont retrouvé leur statut de « covid free ». Cette réalité est rassurante à la veille de notre réouverture au tourisme international.
Cependant, nous devons rester encore très vigilants car cette situation reste fragile.
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La vaccination est l’un des moyens importants de se protéger. C’est pour cela que nous avons accéléré la cadence puisque nous sommes capables de vacciner à plus de 1 000 personnes par jour en semaine et passer à 2 500 injections sur 2 jours en week-end. Nos centres de vaccination continuent à être submergés de demandes.
Les propos des antivaccins relayés sur nos réseaux sociaux sont irresponsables car la vaccination est l’un des remparts avec les gestes barrières qui empêchent la contamination de la grande majorité de notre population qui en est bien consciente.
Car ce qui s’est passé ce week-end dernier à la présidence est la preuve concrète de cette manifestation de besoins.
Ce qui a été réalisé ce week-end dernier à la présidence est plus parlant que tous les discours que l’on peut tenir sur l’opinion des Polynésiens à l’égard de la vaccination.
A ce rythme, nous pourrons ouvrir nos frontières en toute sécurité dans les prochaines semaines. La combinaison cumulée entre les personnes immunisées par les vaccins, les personnes ayant été immunisées pendant 6 mois par l’infection nous permettront d’atteindre une immunité collective dans les tous prochains mois.
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Concernant les variants, cela fait plus d’un mois que le variant est arrivé en Polynésie. Le premier cas variant a été détecté le 5 février 2021, mais il n’est pas improbable qu’il soit déjà arrivé en Polynésie avant cette date.
A ce jour, nous avons enregistré 16 cas de personnes infectées par le variant dit « britannique ». Sur ces 16 cas de variant, 8 cas ont été importés de la métropole, et 8 autres cas contacts, essentiellement apparus au sein des groupes familiaux.
Là encore, je constate avec satisfaction que la Polynésie n’a pas connu de dérive explosive de nouveaux cas dûs aux variants. Soyons très vigilants.
Et, je veux aussi saluer l’efficacité des protocoles sanitaires mis en place par le Pays à l’entrée de nos frontières, protocoles qui, je le rappelle, sont avant-gardistes. Ces protocoles ont été efficients pour isoler rapidement les cas détectés.
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Mesdames et messieurs les Représentants, depuis un an, la Polynésie a toujours agi avec sérieux et responsabilité, contre l’épidémie du coronavirus. Non seulement, nous avons lutté avec efficacité, nous avons également uni toutes nos forces institutionnelles et civiles pour affronter cette épidémie.
Le Président de la République avait avec raison, le 16 mars 2020, il y a tout juste un an, mobilisé la nation, pour partir en « guerre contre le coronavirus ». Et la Polynésie française s’est inscrite dans cette guerre, en imaginant des protocoles sanitaires innovants et adaptés à nos réalités géographiques et humaines.
Je vous dis aussi que partir en guerre contre le coronavirus, c’est aussi partir en guerre contre les vecteurs de cette propagation, que sont les personnes. Autrement dit, on ne peut pas prétendre stopper efficacement la propagation du coronavirus et en même temps prôner la liberté de circulation des personnes. Ces deux notions sont contradictoires. Pour notre part, nous avons choisi en priorité de stopper la propagation du virus et, de facto, de limiter la liberté de circulation des personnes et donc de propagation du coronavirus.
Nos réalités géographiques nous ont permis d’imaginer et de mettre en place des filtres sanitaires aux entrées de nos frontières, de tracer les entrants dans notre pays et d’isoler rapidement les cas infectés. Nos réalités humaines nous ont permis d’unir toutes nos forces politiques, civiles et religieuses pour une lutte efficace sur le terrain. Ainsi, Le Pays, le Haut-commissariat, les Tavana, les confessions religieuses, les chefs d’entreprises et les responsables associatifs ont conjugué leurs efforts pour enrayer la propagation du virus au sein de notre communauté.
Après un an de lutte, nous avons acquis de l’expérience, nous avons agi avec bon sens. Et surtout nous avons fait confiance au sens des responsabilité des Polynésiens. C’est ce qui nous a aidé à gagner cette guerre, mais nous ne devons pas baisser la garde
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La question que se posent également nos professionnels et nos chefs d’entreprise est : quand ouvrirons-nous nos frontières et sous quelles conditions ?
En effet, la reprise des activités de tourisme international nécessite une période de préparation des outils de travail d’une part, et de confirmation des réservations de la clientèle internationale d’autre part.
Sachez que cette question est présente dans ma tête au moment même où la décision de fermeture nos frontières a été prise. Le sujet est discuté avec le Haut-commissaire qui comprend et qui plaidera en faveur des professionnels polynésiens auprès des autorités centrales.
En tout cas, le Haut-commissaire s’est exprimé dernièrement pour dire que notre réouverture serait programmée pour le mois de mai prochain. Reste à déterminer si ce sera en début ou à la fin de mai. Pour ma part, je souhaite que cette ouverture se fasse dans les meilleurs délais.
Je confirme à nouveau que nous sommes en train de réfléchir à un carnet vaccinal qui serait requis à l’entrée ou à la sortie de la Polynésie lorsque la liberté de circulation sera entièrement rétablie entre la Polynésie et le reste du monde.
La vaccination est le seul bouclier efficace de protection des populations. Nous devons donc désormais adapter nos protocoles sanitaires d’entrée dans nos frontières en donnant au vaccin une place essentielle dans notre combat contre le virus.