ALLOCUTION DU PRESIDENT DE LA POLYNESIE FRANCAISE

EDOUARD FRITCH

DIGITAL FESTIVAL – 26 OCTOBRE 2018

Monsieur le Haut Commissaire,

Monsieur le Président de l’Assemblée de la Polynésie française

Monsieur le Vice Président,

Mesdames, messieurs les ministres,

Mesdames les Députés,

Madame, monsieur les Sénateurs,

Mesdames et messieurs les Représentants à l’Assemblée de la Polynésie française,

Monsieur le président du Conseil, économique, social et culturel,

Mesdames et messieurs les maires,

Monsieur le président de l’association Digital Festival Tahiti,

Mesdames et messieurs les chefs de service de l’Etat et du Pays,

Mesdames et messieurs,

Chers amis,

C’est avec plaisir que j’ai l’honneur de vous accueillir ce soir pour clore la deuxième édition du Digital Festival Tahiti.

Merci d’avoir répondu à notre invitation.

Je voudrais, au nom du gouvernement et en particulier au nom de notre Ministre en charge du numérique, commencer par remercier tous ceux et celles qui ont permis la tenue de ce Digital Festival Tahiti 2018.

Tout d’abord, je voudrais féliciter monsieur Olivier Kressmann et son équipe qui ont poursuivi et capitalisé sur le succès de la première édition de 2017.

Je voudrais également saluer et remercier nos invités venus de l’extérieur pour apporter leur expertise et soutenir le monde numérique polynésien dans son essor et son développement. A ce titre, je salue les 24 entreprises de Paris, de Montréal, d’Australie, de la Silicon Valley. Parmi ces entreprises, j’ai remarqué des noms prestigieux, que je ne citerai pas pour ne pas dévaloriser les autres. Je salue nos personnalités telles que monsieur Stéphane DISTINGUIN, président de CAP DIGITAL, madame Siret SCHUTTING, de Cybernetica, monsieur Eric-Normand THIBEAULT, de l’Organisation Internationale de la Francophonie, monsieur Daniel HIERSO, d’Outremer Network, messieurs Hatem BELLAGI et Michel MAES de Nouvelle Calédonie, et monsieur Christian VANIZETTE de Make’Sens.

Je voudrais également remercier l’Etat qui accorde une attention toute particulière au développement du numérique dans notre pays. J’y reviendrai dans quelques instants.

Et enfin, je voudrais remercier les Polynésiens d’une manière générale pour leur perméabilité et leur engouement à l’univers du numérique. Sans cet intérêt du public polynésien, toutes les plus belles initiatives et tous nos investissements seraient vains.

A tous et à toutes, encore merci pour votre forte implication.

Mes chers amis, en une phrase, je vous dirai « le numérique, j’y crois ».

Je fonde beaucoup d’espoir, d’une part, sur la capacité des Polynésiens à s’approprier ce nouveau monde technologique et d’autre part, sur les bénéfices qu’apportera cet outil sur la vie quotidienne de l’ensemble de nos compatriotes et en particulier des 70 000 habitants qui vivent dans nos archipels.

Le numérique est aujourd’hui le meilleur outil face à la grande dispersion de notre territoire. C’est l’outil moderne pour assurer notre continuité territoriale.

C’est bien pour cette raison que le gouvernement a encouragé l’Office des Postes et Télécommunications à investir plus de 20 milliards de francs dans les trois câbles sous-marins et le satellite, afin d’étendre au mieux notre connectivité, au sein de notre territoire et avec le monde.

Investir plus de 20 milliards de francs dans des câbles sous-marins pour une population de 280 000 habitants peut paraître économiquement absurde. Et pourtant, nous avons choisi la plus petite taille de câble disponible sur le marché. Un tel investissement pourrait satisfaire une population de deux millions d’habitants. Mais, c’est le montant minimum qui s’impose à nous et auquel nous ne pouvons pas échapper. C’est ce qui explique que nos tarifs sont un peu plus élevés que ceux que l’on voit en métropole ou ailleurs dans de grands pays qui ont un gros volume d’abonnés pour un investissement équivalent.

C’est pourquoi pour atténuer les charges d’investissement sur les consommateurs, l’Office des Postes tente de réduire la partie d’autofinancement en sollicitant, soit un soutien de l’Etat sous la forme d’une défiscalisation ou d’une subvention, soit  un partenariat avec d’autres investisseurs de notre région.

A cet égard, je voudrais remercier nos trois partenaires du Pacifique, Samoa, Cook Island et Niue, impliqués dans le projet Manatua.

Grâce à ce câble sous-marin trans-pacifique servant de back-up, la Polynésie française sécurise enfin l’ensemble de son réseau. Même si notre Pays est leader sur ce projet Manatua avec un apport de 43 %, nos trois partenaires du Pacifique cumulent un apport de 57 % de ce projet. Notre ancrage au sein du pacifique a permis ce type d’accord que j’estime être un accord gagnant-gagnant avec nos amis voisins.

Je voudrais également remercier vivement l’Etat. Il a montré son soutien financier sur les trois câbles Honotua, Natitua et Manatua aux moyens de la défiscalisation et/ou de subventions.

Merci, monsieur le Haut-Commissaire pour toute l’attention et l’implication que vous manifestez, au nom de l’Etat, afin de permettre à la Polynésie française d’être dans le train du numérique si essentiel pour notre continuité et notre égalité territoriales.

Et bien sûr, merci au Premier Ministre, Edouard PHILIPPE, et à nos ministres du gouvernement central, DARMANIN et  GIRARDIN qui ont directement pris part aux décisions de l’Etat dans le soutien à la Polynésie française.

Cette égalité et cette continuité territoriales se manifestent en priorité sur trois domaines : la santé, l’éducation et l’accès à l’administration.

Les chantiers sur ces trois domaines ont démarré et j’espère que cela ira en s’accélérant.

Le numérique, c’est aussi la transition digitale de notre économie et au-delà, la condition de la réussite de notre développement et de notre avenir économiques. Je pense surtout à cette partie exportatrice de notre économie. Qu’il s’agisse de notre tourisme, des produits de la mer, perles et poissons, des produits de notre terre, vanille, fruits, fleurs et dérivés du coco, et des produits de notre artisanat traditionnel.

Le numérique, c’est aussi la possibilité de s’offrir une vitrine digitale de nos richesses naturelles, culturelles et humaines.

Nous allons prochainement moderniser nos moyens de transports publics terrestres, et le numérique sera présent dans ce nouveau chantier. Oui, le numérique sera, qu’on le veuille ou non, de plus en plus présent à chaque instant de notre vie, à la maison, dans notre voiture, dans nos lieux de travail, de loisirs, d’apprentissage, de soins, etc.

C’est pourquoi, « construire notre futur au travers de la Polynesian Tech » est une belle initiative. C’est afficher notre volonté de relever le défi numérique. C’est afficher notre ouverture à l’innovation. C’est afficher notre envie d’entrer dans la technologie révolutionnaire du numérique. Pour monsieur Kressmann et son équipe du Digital Festival, c’est « s’emparer du numérique ». C’est une belle formule qui indique un mouvement et une conquête.

Mais, une telle conquête ne peut se faire qu’avec des ressources humaines formées et motivées. C’est un ingrédient incontournable de notre réussite digitale.

Je salue et j’encourage nos centres de formation tels que ceux de la CCISM, du CNAM ou de l’UPF. Il me semble que nous ayons encore à démocratiser et à former plus de polynésiens au codage.

Cette filière d’activités doit être créatrice d’emplois et créatrice d’entreprises avec le soutien, que je salue, de la Vallée des start-up de PRISM Tahiti. Je remercie les 18 partenaires locaux qui participent à ce Festival et qui démontrent que le numérique a bien pris son essor dans notre pays.

Je salue SMART POLYNESIA qui trace notre route de la transition numérique et qui oblige notre administration à se remettre en cause.

Je salue le DigiContest qui permet de révéler nos talents remarquables. Ils sont nombreux. Ils sont jeunes et veulent révéler leur envie et leur potentiel. Christian VANIZETTE nous disait, mardi dernier, que la question essentielle est la suivante pour nous tous : « comment transformer cette envie en projets, des projets qui aideront notre pays à moderniser son économie ? ». Je veux leurs donner envie d’être en Polynésie plutôt qu’ailleurs. Je veux donner envie à nos enfants de revenir à la maison. OUI, quel beau défi !

Mes chers amis, aujourd’hui, nous avons les outils. Nous avons la motivation et les ressources humaines. Nous avons des experts à notre écoute. Nous avons l’Etat en soutien.

En résumé, nous avons tous les facteurs permettant notre épanouissement digital. Je compte beaucoup sur l’initiative et le dynamisme du secteur privé pour être locomotive dans la transition numérique de notre pays.

Et puis, il y a la suite, plus exactement, une ambition sur laquelle il faudra nous pencher rapidement : faire de la Polynésie française le fer de lance du digital dans cette partie du globe ; faire de notre Polynésie le centre régional du numérique dans cet ensemble de pays, qu’ils soient polynésiens, mélanésiens ou micronésiens, du Pacifique. Les perspectives sont énormes pour nos enfants.

Merci pour votre initiative.

Merci pour votre implication.

Merci pour votre investissement personnel.

MAURUURU.