Monsieur le Président de l’Assemblée de la Polynésie française,

Monsieur le Vice-président du gouvernement,

Mesdames et messieurs les ministres,

Monsieur le Vice-président du gouvernement de Nouvelle Calédonie,

Messieurs les membres du gouvernement de Nouvelle Calédonie,

Mesdames et messieurs les parlementaires,

Mesdames et messieurs les représentants,

Mesdames et messieurs de la presse,

Mesdames et messieurs du public,

Chers amis.

 

 

C’est avec honneur que nous accueillons, ce matin, nos amis de Nouvelle Calédonie arrivés hier soir, en visite officielle en Polynésie française.

Nous saluons avec respect et amitié, le Vice-président du gouvernement de Nouvelle Calédonie, monsieur Gilbert TYUEINON, les deux membres du gouvernement, messieurs Yoann LECOURIEUX et Vaimua MULIAVA, ainsi que les collaborateurs qui les accompagnent.

Leur présence parmi nous annonce le début d’une nouvelle ère de relations d’amitiés et de coopération entre nos deux pays.

En effet, nous signerons ce jeudi, un protocole d’entente entre la Nouvelle Calédonie et la Polynésie française.

Ce protocole marque la volonté politique fondatrice d’une relation d’amitiés et de coopération que nous souhaitons pour le bien de nos populations et de nos deux pays d’outremer du Pacifique.

Merci au gouvernement collégial, au Vice-président et au Président du gouvernement de Nouvelle Calédonie pour leur volonté de concrétiser, enfin, un accord entre nos deux pays.

Encore merci et bravo à votre courage politique visionnaire.

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Monsieur le président, je me dois également d’évoquer le fait qu’une d’entre-nous a quitté la majorité pour des raisons que je considère comme dérisoires et que je ne commenterai pas.

Je voudrai m’adresser à la majorité. L’ennemi sournois d’un parti, c’est la division.

Cette division peut naître de l’intérieur du parti et/ou être la conséquence de tentatives menées de l’extérieur par nos adversaires politiques.

Vous savez, chaque jour ou presque, je fais mon examen de conscience. Je me pose d’une façon récurrente la même question : ai-je pris la bonne décision pour l’intérêt général et conformément aux valeurs du parti que je dirige ?

En effet, lorsque l’on est tourné vers l’intérêt général, toutes les autres raisons ou motifs d’insatisfaction éventuelle relèvent de la futilité ou de l’égoïsme ou tout simplement de l’égocentrisme, ce que j’appelle le syndrome du « pito ».

 

Or, je vous rappelle que nous avons construit ensemble une famille politique, sur la base de la confiance qui s’appuie sur la responsabilisation, une liberté qui s’appuie sur la responsabilité et une gouvernance qui privilégie la concertation et la collégialité sur les dossiers essentiels.

Cependant, liberté, confiance, responsabilisation et concertation ne signifient pas anarchie et individualisme.  Certains d’entre vous n’ont pris que la liberté et pas la responsabilité qui va nécessairement avec. Les droits s’accompagnent toujours de devoirs et d’obligations.

 

 

Ce projet de budget du Pays pour l’année 2020 est le deuxième de la mandature préparé par notre gouvernement, avec le soutien d’une large majorité issue des urnes qui lui confère une légitimité en tout point incontestable.

 

Seulement, les vérités d’hier ne sont pas forcément celles d’aujourd’hui, ce qu’il n’est pas rare de constater en politique. Les amis d’hier peuvent se métamorphoser en d’inconsolables adversaires le lendemain même.

 

J’ai voulu ouvrir une parenthèse, que je m’empresserai de refermer, pour confirmer que Madame Nicole SANQUER, à sa demande, ne siègera plus parmi le groupe Tapura Huiraatira. Par voie de conséquence, le groupe Tapura Huiraatira ne comptera plus que 39 élus au sein de votre institution au lieu de 40, 37 sur les 38 issus des urnes.

 

Entre la voix du cœur et celle de la raison, j’ai choisi la dernière par souci de clarté. J’estime qu’on ne peut pas être dedans et dehors à la fois.

 

 

On me dit que la désobéissance civile n’est pas l’ennemie de la démocratie ; c’est l’obéissance servile qui est la plus à craindre. A ceux- là je leur réponds qu’un mouvement politique n’est audible que s’il ne parle que d’une seule voix et même voix

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Venons-en au budget 2020.

Le projet de budget primitif pour l’exercice 2020 qui vous est présenté a pour objectif de consolider les indicateurs économiques en augmentant nos investissements pour créer la richesse indispensable à la mise en œuvre de tous les dispositifs essentiels, notamment sociaux, éducatifs et de santé, pour tenter de redistribuer au plus grand nombre les fruits de la croissance, c’est-à-dire créer plus d’emplois.

Ce budget primitif s’équilibre en recettes et en dépenses à 172,9 milliards, hors écritures d’ordre, soit une augmentation de 3,3% par rapport au BP 2019.

Les recettes ordinaires présentent globalement une légère progression de 0,4 %, passant de 130,4 milliards en 2019 à 130,9 milliards en 2020, soit + 554 millions.

S’agissant des crédits de fonctionnement, ils s’élèvent à 130,9 milliards, soit +5,4 milliards par rapport au BP 2019, dont 31,6 milliards pour les dépenses de personnel, 15,9 milliards de charges de gestion courante et 35 milliards pour les dépenses de transfert et d’intervention.

La section d’investissement s’élève à 41,9 milliards en crédits de paiement, soit + 4,9 milliards supplémentaires par rapport au BP 2019. Les crédits de paiement disponibles en 2020 vont s’élever à 58,7 milliards, compte tenu des prévisions de report de 25,5 milliards.

La prévision de liquidation des CP à fin 2019 est de 28 milliards, dont 9,8 milliards pour la Direction de l’Equipement et 6,4 milliards pour l’OPH. L’objectif pour 2020 est fixé à 30 milliards.

En ce qui concerne la gestion et le pilotage de l’endettement de la collectivité, il convient de rappeler que le Pays s’est désendetté de plus de 14 milliards en l’espace de 5 ans, pour atteindre à la fin de cette année, un encours prévisionnel de 80,135 milliards. Les efforts ne s’arrêtent pas là, puisque nos bailleurs de fonds seront consultés afin d’envisager des remboursements anticipés pour les emprunts dont le taux d’intérêt est supérieur à 3%.

En matière de gestion des finances publiques, les orientations du gouvernement restent conformes au plan de réforme stratégique sur 10 ans, que votre assemblée a approuvé le 9 mars 2017.

Ces orientations stratégiques se sont traduites par un premier plan d’actions couvrant la période 2018-2019 et comptent 45 actions, pilotées par 11 entités différentes, dont l’Assemblée de la Polynésie française. La seconde phase des travaux qui couvrira les années 2020 et 2021 va être engagée prochainement.

Il est important de rappeler que ces réformes sont saluées par les bailleurs de fonds, par l’agence de notation Moody’s, qui a réévalué notre note à A3, perspective positive, depuis le 18 décembre 2018 et également par l’Union Européenne.

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Au titre des chantiers publics, je ne vais pas être exhaustif sur les actions qui seront menées par le gouvernement au cours de cet exercice. Elles restent conformes aux engagements pris par le Tapura en mai 2018. D’autant que les ministres se sont déjà longuement exprimés devant vous lors de l’étude du DOB mais également en commission des finances pour l’examen de ce budget.

Je vais donc vous livrer quelques grandes orientations qui ont été retenues par le gouvernement pour l’année à venir.

 

 

 

Concernant les réseaux et infrastructures, l’Equipement a inscrit de nombreuses opérations dans son budget d’investissement 2020 qui s’élève à 14,3 milliards pour les nouvelles Autorisations de Programme, avec 9,9 milliards de Crédits de Paiement, pour un nombre total de 112 opérations qui sont fléchées dans le document budgétaire.

 

Parmi celles-ci, je citerai les plus importantes en matière de mobilisation de crédits qui sont programmées pour cette année.

 

A Tahiti, les travaux routiers avec l’aménagement de la traversée de Papeari, la remise en état des chaussées à Papara, Mataiea, Papenoo ou Hitia O Te Ra, ainsi que la protection de l’échangeur de la RT6 à l’entrée de Faa’a.

 

Par ailleurs, les études se poursuivront durant cette année 2020 pour la route des Coteaux et pour la route du Sud.

 

A Moorea, la route de ceinture sera renforcée dans la zone de Teavaro et la route du Belvédère sera sécurisée. Sur Raiatea, la route de ceinture bénéficiera d’un assainissement pluvial et d’un renforcement du corps de chaussée.

 

Concernant les aménagements portuaires je citerai la construction du débarcadère de Anau et la reconstruction du quai de Fare Piti à Bora Bora, de même que l’aménagement portuaire à Teva I Uta avec une zone pêcheurs et une zone plaisance.

 

Du côté des Tuamotu sont programmées les reconstructions des débarcadères de Napuka, Tepoto Nord et Vahitahi à Nukutavake. A Rangiroa ce sont le renforcement du quai de la marina de Avatoru et l’aménagement d’un appontement sur la plage Papaputa qui sont programmés. L’ensemble  des ouvrages maritimes de l’archipel s’élèvera à 1,3 milliard de francs. Les multiples travaux de bétonnage totalisent une enveloppe de 120 millions de francs.

Les travaux sur l’aérodrome de Kaukura et de Takume sont programmés à plus d’un milliard de francs.

 

Aux Marquises, des travaux importants sont programmés pour la remise en état et l’embellissement du front de mer de Taiohae.

 

Pour l’ensemble de cet archipel, les ouvrages routiers sont programmés à plus de 550 millions de francs ; les ouvrages maritimes à plus de 280 millions de francs.

 

Les quais de Hane à Ua Huka et de Aakapa à Nukuhiva verront leurs études finalisées au 1er semestre et un lancement des appels d’offres au second semestre 2020.

 

Aux Australes, outre les multiples chantiers de bétonnage à Raivavae, à Rapa et à Rurutu, nous procèderons aux travaux de renforcement de la darse de Avera. Les travaux de construction de la marina de Moerai à Rurutu, seront lancés en mars 2020 pour un investissement de 715 millions de francs.

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L’emploi reste bien entendu l’objectif prioritaire. Vous le savez, les années 2018 et 2019 affichent des indicateurs positifs dans la création d’emploi et d’activité en Polynésie française. Ce climat favorable ne doit toutefois pas masquer les inégalités persistantes et le sentiment d’exclusion d’une partie de la population, notamment celle des îles.

Le gouvernement entend donc poursuivre les efforts avec un accompagnement efficace des acteurs de notre économie, avec des évolutions règlementaires et administratives, en gardant cette fois un caractère social plus prégnant dans les dispositions à entreprendre au profit des plus démunis.

Parmi ces évolutions, nous vous proposons un certain nombre d’actions.

 

D’abord, la mise en œuvre de la loi de protection et de promotion de l’emploi local que vous venez d’adapter en tenant compte des réserves du Conseil d’Etat. L’observatoire qui permettra d’identifier les secteurs éligibles à la protection de l’emploi sera créé dans les prochains mois. Une campagne de médiatisation sera également lancée pour sensibiliser la population.

Ensuite, le ministère a engagé une réforme des dispositifs d’aide à l’emploi pour mieux les adapter aux besoins spécifiques des entreprises et des demandeurs d’emploi et en prenant en compte les spécificités géographiques du Pays. Cette réforme vous sera présentée dans le courant de l’année.

L’emploi aidé reste une priorité tant il est considéré comme le seul amortisseur social à ce jour.

Ainsi le FELP, principale source de financement des actions en faveur de l’emploi, sera abondé dès le budget primitif  de crédits d’un montant total de 4,950 milliards (reports compris) qui permettront  la mise en œuvre de 950 mesures de type soutien à l’emploi (ACT et ses déclinaisons, APP, CTH), 3190 mesures de type stagiaire (CVD, CAE, CAE PRO, SITH) et 180 mesures ICRA.

Par ailleurs, vous venez de prolonger de 2 ans le dispositif d’incitation fiscale pour l’emploi durable (IFED). Il permet aux entreprises d’accéder à des crédits d’impôt pour des recrutements de « longues durées ».

Pour satisfaire les besoins en compétences, en matière de techniciens et de conducteurs de travaux publics, les premières sessions de l’école des travaux publics devraient démarrer le 4 mai prochain pour les stagiaires issus de la fonction publique et mi-août pour les stagiaires des établissements publics.

 

 

D’autre part, un partenariat sera engagé avec le «Fonds paritaire de gestion – Te Pu No te Ite» pour la mise en place d’une plateforme numérique de formation professionnelle qui va permettre le désenclavement des îles. Une aide de 25 millions est proposée pour aider au démarrage de ce projet intitulé « Fenua Compétences ».

Les travaux de rénovation et d’installation du Centre des Métiers de la Mer de la Polynésie française dans les anciens locaux de l’IRD à Arue vont être lancés dans le courant du premier semestre 2020. En effet, pour le gouvernement, la formation diplômante dans les domaines de l’économie bleue constitue l’un des enjeux phares du développement des filières de la pêche, du transport maritime, du tourisme nautique, de l’aquaculture et de la perliculture.

Nous souhaitons accueillir sur ce site des élèves après la 3ème qui suivront des cursus de formations de niveau BEP jusqu’au niveau BAC+2.

Ce campus sera également ouvert au pays de notre région Pacifique afin de permettre l’accueil des stagiaires originaires de Nouvelle Calédonie et Wallis et Futuna, mais également nos cousins des Îles Cook et de Pitcairn par exemple.

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Concernant les ressources marines, nous prévoyons de consolider le caractère durable de la filière de pêche hauturière, notamment au travers du projet d’extension de la certification MSC. L’aménagement du lotissement aquacole Biomarine à Faratea va passer du stade des études à celui de travaux dans le courant de l’exercice 2020.

Dans le secteur de la perliculture, le Pays va poursuivre la mise en application de la nouvelle loi encadrant le secteur avec la mise en place des comités de gestion des lagons, dont 13 ont d’ores et déjà été validés, ainsi que la coordination des travaux du conseil de la perliculture, avec notamment la création d’un label pays destiné à valoriser la perle de culture de Tahiti.

Les études de rénovation du port de pêche de Papeete vont se poursuivre en 2020 et vont permettre le démarrage de certains travaux au second semestre. L’aménagement de marinas destinées à l’accueil des poti-marara sera également réalisé au 1er semestre, notamment à Mataiea, Faaa, Paopao et Arue, pour augmenter et moderniser les capacités d’accueil.

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S’agissant de l’agriculture, ce secteur doit être encore plus structuré. Le Pays doit jouer pleinement son rôle mais il faut aussi favoriser l’initiative privée pour tendre vers une souveraineté alimentaire et tenir compte des exigences des consommateurs.

Le schéma directeur de l’agriculture qui pose les grands axes de développement de notre politique agricole pour les années à venir est quasiment achevé.

Des programmations pluriannuelles d’actions mais aussi de moyens y figurent. Il sera soumis à votre Assemblée pour le second trimestre 2020.

Mais sans attendre, les moyens en faveur de notre agriculture sont là.

Ainsi en 2019, en section d’investissement, 2,4 milliards de crédits de paiement ont été votés par votre Assemblée. Pour 2020, les crédits de paiement gérés par la DAG dépasseront pour la première fois depuis 20 ans les 3 milliards. En autorisation de programme, ce secteur disposera de plus de 8 milliards.

Les objectifs à court et moyens termes sont d’augmenter les productions vivrières et fruitières, soutenir les agriculteurs, consolider l’emploi dans le secteur agricole, aménager les lotissements agricoles, étendre les réseaux hydrauliques, former nos jeunes aux métiers de l’agriculture, promouvoir prioritairement l’agriculture biologique, créer les zones de stockage et de conditionnement dans les îles. Toutes ces nombreuses mesures qui composent le budget de la direction de l’agriculture sont prises en compte et soumises à votre appréciation.

Il est aussi important de rappeler que tout ceci n’est possible qu’à condition de sauvegarder notre statut sanitaire. Protéger nos frontières, empêcher l’introduction de nouvelles pestes ou maladies depuis l’international et dans nos îles, est l’affaire de tous.

Au budget 2020, nous accentuons la protection de nos frontières avec la création dans les effectifs de la direction de la biosécurité d’une équipe cynophile (2 maîtres-chiens et 2 chiens) capable d’optimiser nos contrôles des bagages et frets, pour détecter la présence d’espèces animales ou végétales nuisibles et néfastes pour notre biodiversité.

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S’agissant du tourisme, l’année 2020 sera marquée par deux volets importants de la stratégie de développement du tourisme.

En effet, elle sera une année charnière sur laquelle reposera la dernière année de déploiement de la stratégie de développement du tourisme 2015-2020, financée par le Fonds Européens de développement pour un montant total de 3,6 milliards, et les travaux d’élaboration de la nouvelle stratégie du tourisme 2021-2025, amorcés dès septembre 2019 avec les Assises du tourisme.

Nous poursuivrons donc les travaux initiés dans le cadre la stratégie actuelle avec, en premier lieu, l’accompagnement des professionnels avec le déploiement de formations pour les pensions de famille et les prestataires d’activité dans les îles. Une enveloppe de 200 millions en aide directe est aussi dédiée à la construction, l’extension et la réhabilitation des pensions de famille, et la mise en œuvre du programme kit bungalow. Les premiers prototypes sur Tahiti sont prévus au second semestre 2020.

 

 

 

Par ailleurs, nous poursuivrons le programme des aménagements touristiques avec des projets phares comme la livraison de Fare Natura à Moorea, le démarrage des travaux du parc paysager Vaitupa, l’aménagement du motu Pouruu à Teva I Uta, la protection du littoral de Tatatua à Tautira ou bien encore la poursuite des études liées à l’aménagement du jardin botanique et la création d’un nouvel espace scénographique Gauguin dont l’architecte a été désigné le 22 novembre dernier.

Un volet important des travaux est également destiné au soutien  du développement du réceptif. Ainsi, pour l’année 2020, une étude spécifique à l’hébergement touristique marchand en Polynésie française sera réalisée afin de disposer des ressources nécessaires pour convaincre les investisseurs locaux et étrangers de financer des projets touristiques dans notre pays.

Outre cette étude l’accompagnement technique et fiscal des porteurs de projets sera une priorité. Ainsi au titre des projets amorcés en hôtellerie classée nous pourrions profiter à terme d’un essor de 965 unités, hors projet du Village tahitien. Cet essor augmenterait de 33%, l’offre actuelle sur ce segment d’hébergement.

Concernant « Le Village Tahitien », les projets élaborés dans le cadre de l’appel à manifestation d’intêret lancé en septembre dernier, seront remis à TNAD le 6 janvier prochain. Ils seront une première fois examinés par le jury au mois de février et mars 2020. Les candidats disposeront ensuite d’un délai supplémentaire pour affiner leur projet et le choix définitf des lauréats interviendra en juin 2020.

S’agissant du centre de congrès, 4 cabinets d’architecture ont été retenus en novembre dernier dans le cadre d’une procédure de dialogue compétitif. Le dépôt des offres initiales est prévu pour janvier 2020. Le jury auditionnera une première fois les candidats au mois de mars pour qu’ensuite les candidats puissent completer leurs offres. Le choix final du jury interviendra lui aussi au mois de juin 2020.

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En matière de logement, nous nous inscrivons dans la poursuite du plan 3000 logements. Sur les Iles du Vent la production de l’OPH portera sur 200 logements en habitat groupé et l’acquisition de 200 logements en VEFA.

Pour les archipels, il est prévu la viabilisation de 103 parcelles et la mise en œuvre de 500 fare OPH.

La réhabilitation de 924 logements de type groupé est programmée. Il est également programmé pour 2020, l’attribution de 1800 aides en matériaux pour l’amélioration de l’habitat individuel, tant sur les archipels que sur les Iles du Vent.

Une étude portant sur le potentiel de développement de la filière construction en bois local et de partenariat techniques sera lancée cette année.

Enfin, le gouvernement a souhaité prolonger de deux années supplémentaires, la mesure d’exonération de l’impôt foncier pour une période de 10 ans, destinée aux primo-accédants pour la construction ou l’acquisition de leur résidence principale, et dont le certificat de conformité est délivré avant le 31 décembre 2021.

Par ailleurs, le service de l’urbanisme va déployer en 2020 une nouvelle application informatique sur Internet (Faremetua 2.0) pour la gestion et l’aide à l’instruction de l’ensemble des autorisations de travaux immobiliers, en relation avec les différentes entités-services administratifs et communaux.

Celle-ci facilitera et fluidifiera l’instruction des dossiers, tant pour les usagers que pour l’administration. Les règles et procédures d’instruction des autorisations de construire seront simplifiées de même que l’accueil et la prise en charge des usagers seront améliorés. L’objectif est de réduire les délais d’instruction des permis de construire qui restent encore trop longs aujourd’hui.

 

L’adoption du SAGE, au début de l’année, sera le point de départ d’une nouvelle conception de l’aménagement et du développement des territoires de la Polynésie française. Sa mise en œuvre sera opérée par une structure partenariale, l’agence d’aménagement et de développement durable des territoires, rassemblant tous les acteurs de ces territoires. A cet égard, je remercie tous les tavana, les acteurs socio-économiques pour leur participation active à Tahiti et dans les îles.

Pour ce qui concerne la desserte aérienne des études techniques seront lancées pour que les aérodromes de Ua Huka et Ua Pou puissent accueillir des ATR 42 et les aérodromes de Ahe et Tikehau bénéficieront d’un balisage lumineux. Enfin les études de conception et d’évaluation économique seront lancées pour ouvrir Nuku-Hiva vers l’international, tandis que Rangiroa a été retenu comme aéroport international de dégagement.

Pour l’heure, nous avons procédé à la réception de l’aérodrome de Fakahina qui pourra dorénavant accueillir des appareils de type ATR en lieu et place du Beechcraft 200.

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L’aménagement du Pays passe aussi par le développement de l’accès au numérique.

Les investissements de 21 milliards pour nous doter des infrastructures en liaisons Internet permettent de disposer des connexions et du très haut débit pour développer des services publics numériques et des télé-services.

Je suis heureux que le câble Natitua reliant les Tuamotu et les Marquises ait pu être déployé avec succès et dans les délais impartis. Le projet de câble sous-marin reliant les Australes est dans les tuyaux. L’étude sur le tracé est achevée et l’investissement est estimé à 1,8 milliard de francs. L’Office des Postes travaille actuellement sur le bouclage financier de cet investissement.

La mise en place de ce dernier câble achèvera la connectivité moderne de l’ensemble de nos archipels.

En outre, le déploiement du câble international Manatua a concrètement démarré le mois dernier à partir de Samoa. Il arrivera à Tahiti en janvier prochain et devrait être opérationnel en Juin 2020. Ce câble Manatua est indispensable pour la sécurisation du premier câble international Honotua qui nous relie aux USA via Hawaï.

Permettre à tout citoyen polynésien de toutes nos îles, d’avoir accès à l’information et de réaliser ses démarches administratives en ligne constitue un objectif prioritaire.

Plusieurs outils sont d’ores et déjà disponibles comme Lexpol, NET.pf, Te Fenua, OTIA ou O’INI pour la déclaration de TVA.

La dématérialisation sera renforcée pour notamment s’inscrire en ligne à un concours administratif, connaître les aides auxquelles un citoyen peut prétendre en fonction de sa situation et à terme constituer les dossiers de demande par internet, demander à occuper ou à utiliser un espace public, à traduire des documents officiels ou à ouvrir un centre de vacances. Les démarches en ligne seront donc multipliées en 2020.

Les mesures pour favoriser l’accès au digital seront complétées avec la création de l’Aide à l’inclusion digitale (AID) pour soutenir les associations qui œuvrent dans les domaines de l’insertion professionnelle, de la santé ou de la cohésion sociale. Les dispositions de l’Aide à la Connexion Internet (ACI) et du Dispositif d’Aide au Digital (DAD) seront améliorées pour mieux répondre aux attentes des petites et moyennes entreprises et des startup.

Les développements numériques concourent à accroître la performance de l’administration. Pour autant, l’amélioration des espaces d’accueil des services, l’aménagement des horaires d’ouverture des guichets d’accueil aux usagers, le renforcement des compétences techniques et humaines des agents d’accueil constituent les objectifs à atteindre en 2020.

Autrement dit, notre administration doit être une administration simple, efficace et accueillante.

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Concernant la santé, le développement du numérique concerne également ce secteur.

Ce sera le cas avec la mise en œuvre du « dossier patient informatisé hospitalier » et des modalités de son partage entre les professionnels de santé pour améliorer la prise en charge des polynésiens.

Ce projet initié en 2019 sera déployé  au sein des hôpitaux publics en 2020. Il s’agira d’un outil commun aux cinq structures (CHPF, hôpitaux de Taravao, Moorea, Uturoa et Taiohae) qui permettra une meilleure qualité de soins et de suivi des patients.

L’accès au très haut débit permettra également le développement de la télémédecine devenue indispensable aujourd’hui pour nos structures en site isolé.

Sur le plan de la prévention, nous poursuivrons la mise en œuvre du plan cancer avec une meilleure organisation du dépistage du cancer du sein qui permettra d’augmenter le taux de participation des femmes, d’améliorer la transmission de l’information dans la population et de garantir un accès égal au dépistage de qualité.

Nous poursuivrons également le traitement du cancer au plus proche du domicile du patient avec des délocalisations des soins dans les hôpitaux de Taravao, Uturoa et Taihoae

L’offre de soins spécialisés sera renforcée dans les archipels avec le déploiement d’un réseau de consultations spécialisées et l’installation du scanner à l’hôpital Louis Rollin des Marquises, après celui d’Uturoa.

 

 

Enfin les actions de prévention seront accentuées via le fonds de prévention sanitaire et social. Les thèmes prioritaires pour l’année 2020 sont l’alimentation équilibrée et la promotion des produits locaux, la promotion de la santé au travail, la prévention des addictions, l’activité physique adaptée, la promotion de l’activité physique et prévention de la sédentarité, et la lutte contre la filariose lymphatique à Huahine, en particulier.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les dépenses en assurance maladie s’élèvent à 55,3 milliards de francs. La longue maladie représente 35 milliards de cette enveloppe, dont 10 milliards pour le diabète soit 29% des dépenses de longue maladie. Ils sont 10.045 diabétiques avec 700 nouveaux cas par an. Cela représente un coût moyen de 1.050.000 de francs par an et par malade. Ainsi, cela nous coûte chaque année 2,1 milliards de francs pour les soins en structures privées et 700 millions en centre hospitalier public.

Enfin, nous poursuivrons la restructuration de l’offre de soins par la création du pôle privé unique qui est sur la bonne voie pour être constitué, et la rénovation des structures de santé publique, notamment des hôpitaux de Taravao et Uturoa.

En parlant de santé, nous avons également une politique de coopération régionale. Notre ministre de la santé, monsieur Jacques Raynal, préside la Conférence régionale qui regroupe tous les ministres de la santé des pays du Forum.

Aussi, nous avons décidé d’intervenir aux Samoa dans le cadre de l’épidémie de rougeole qui s’est développée dans la région Pacifique. Les pays particulièrement touchés sont aussi, Tonga, Fidji et la Nouvelle Zélande.

Aux Samoa, on relève aujourd’hui 70 décès, dont 61 enfants en dessous de 5 ans.

 

 

Dès que nos services de santé ont eu connaissance d’une situation grave qui évoluait très rapidement à Samoa, une mission de reconnaissance et d’évaluation composée d’un médecin en santé publique et d’un médecin inspecteur en santé publique de la Polynésie française est partie à Samoa le vendredi 22 novembre.

 

Cette mission a permis d’identifier le besoin urgent en médicaments et matériels et les besoins humains nécessaires à une campagne de vaccination de masse.

 

Suite à ce premier bilan, une deuxième mission composée de 10 professionnels de santé de la Direction de la santé et du CHPf est partie le 29 novembre. Cette deuxième équipe a participé activement à la fois aux campagnes de vaccination de masse et à la prise en charge des patients à l’hôpital de Apia.

 

Au plan matériel, tout en garantissant la capacité et les réserves de la Polynésie française, ce sont trois envois conséquents de médicaments et de matériels qui ont été effectués.

 

Cette participation matérielle a été financée par le Pays à hauteur de 11 millionsde francs.

 

La réactivité de la Polynésie française, avec la participation de l’Etat, a été fortement appréciée par la population et le gouvernement de Samoa.

 

Il est en effet important de rappeler la solidarité de notre pays au sein de la région Pacifique. Notre participation auprès de nos voisins polynésiens s’inscrit dans une politique de collaboration forte au sein du forum du Pacifique et s’inscrit dans les actions envisagées lors de la 13ème réunion des ministres de la santé du Pacifique présidée par la Polynésie française au mois d’août de cette année.

 

Afin de poursuivre cette collaboration, la Polynésie française propose de créer une équipe médicale d’urgence internationale accréditée par l’Organisation mondiale de la santé qui pourra intervenir dans la région Pacifique si d’autres situations sanitaires venaient à se déclarer à l’avenir.

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Le budget de l’éducation continue d’être en hausse en centrant son effort sur plusieurs actions renforcées ou  nouvelles.

Les week-ends en internat sont amplifiés et seront généralisés sur l’ensemble de la Polynésie, y compris dans les îles éloignées afin d’offrir à tous les internes un accueil de fin de semaine fondé sur les valeurs de l’éducation populaire, et ce en situation encadré et surveillé.

Cette action est complémentaire de la construction de nouveaux internats tels que celui de Mahina ou de Faaa pour participer à la diminution du décrochage scolaire. Après la livraison de l’internat de Mahina, celui de Faaa le sera au 1er trimestre 2020.

Les dotations de fonctionnement des établissements scolaires du second degré public sont abondées globalement de 200 millions afin de permettre une meilleure exécution au plus près des besoins du terrain et des usagers. Ainsi, c’est plus d’un milliard qui est affecté aux établissements pour leur fonctionnement. L’enseignement privé est lui doté de 400 millions.

Sans être exhaustif, 67 opérations d’investissement sont programmées pour améliorer les conditions d’accueil des élèves. 11 opérations à clôturer mais surtout 33 opérations en cours et 20 nouvelles, certaines avec le soutien de l’Etat. Pour n’en citer que quelques-unes, le collège de Tubuai, le collège de Makemo.

Le budget 2020 pour l’investissement permet aussi de continuer les nouvelles constructions telles que le Lycée tant attendu de Moorea, et les rénovations comme celles du Lycée de Moorea ou le collège de Mataura, mais aussi la mise à niveau des établissements scolaires comme le Lycée professionnel d’Uturoa ou le collège de Taravao qui font partie des priorités.L’éducation, c’est aussi un soutien fort à nos jeunes étudiants. Le Pays avait lancé la construction de 4 nouveaux bâtiments au Centre d’hébergement Universitaire de Outumaoro pour un investissement de 850 millions de francs. C’est ainsi une offre nouvelle de 83 chambres double qui seront livrées à la rentrée de janvier prochain. Avec cette capacité complémentaire, nous devrions pouvoir satisfaire l’ensemble des demandes en logement universitaire. En effet, la réussite de nos enfants exige, aujourd’hui, des conditions satisfaisantes d’hébergement et de travail.

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Concernant la vie sociale, pour faire face aux besoins, la promotion de la mission du travailleur social est aujourd’hui indispensable et il est nécessaire d’encourager nos jeunes à choisir cette noble voie professionnelle. Les besoins sont importants et peu de Polynésiens répondent à l’appel.

S’il est prévu 24 millions en bourses octroyées à nos étudiants en fin d’études en métropole, un budget de 256 millions est prévu pour la formation continue de nos agents sociaux. Il est en effet important qu’ils puissent régulièrement monter en compétence afin d’assurer encore mieux leur mission quotidienne et se sentir reconnus. La situation sociale devient de plus en plus critique, la présence sur le terrain de nos agents sociaux est une nécessité.

 

 

 

D’autre part, je vous confirme la création de la Délégation pour la promotion de la jeunesse et de la prévention de la délinquance qui aura notamment pour mission de traiter avec efficience le millier de signalements touchant des mineurs et ainsi prévenir efficacement le basculement vers des actes déviants. Il s’agit pour nous d’attaquer le mal à la base, c’est-à-dire dès le plus jeune âge.

Au titre des comptes spéciaux du Fonds de lutte contre la pauvreté (FELP) et du Fonds de Prévention Sanitaire et Social (FPSS), ce sont 4 milliards qui sont inscrits en fonctionnement.

Au titre du FELP, un peu plus de 2 milliards subventionnent le fonctionnement des établissements médico-sociaux et socio-éducatifs suivis par la DSFE. Ces établissements sont primordiaux pour de nombreuses personnes en leur permettant de garder une vie sociale et affective.

1,9 milliard alimente le Fonds d’Action Sociale, le FAS, du RSPF et 200 millions celui du FAS du RNS pour permettre à la DSFE d’attribuer l’ensemble des aides sociales aux ressortissants de ces 2 régimes.

Bien que le FAS RGS d’un montant de 1,7 milliard ne soit pas financé par le Pays, les ressortissants de ces régimes sont pris en charge par la DSFE depuis juillet 2018. Au total ce sont près de 3,8 milliards de francs qui seront mis à disposition des, services sociaux pour leurs interventions au titre du FAS.

Au titre du FPSS, 45 millions permettent de financer tous les projets portés par la DSFE dans les domaines de la protection de l’enfance, de la cohésion sociale et la solidarité.

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Concernant la culture et les infrastructures culturelles, les travaux du Centre culturel de Polynésie française qui proposera en un même lieu, un espace d’expressions artistiques contemporaines et une médiathèque débuteront après la libération de l’emprise sur le site de Vaiami au début de cette année.

Les besoins financiers pour cette réalisation s’élèvent à un peu plus d’1,2 milliard en 2020. Le coût de l’opération est estimé à 2,373 milliards de francs dont une participation de l’Etat à hauteur de 480 millions de francs.

Le Musée est actuellement en phase de travaux afin d’offrir des normes internationales. Après la phase de désamiantage, le début des travaux est prévu pour la fin 2020. Des études relatives à la création d’une aile Beaux-arts seront lancées pour exposer les œuvres modernes et contemporaines de Polynésie française. Le coût global est estimé à près de 900 millions de francs avec une participation de l’Etat à hauteur de 50%.

Pour la réouverture de l’établissement, et dans le prolongement de l’accord relatif au prêt du maro ‘ura passé entre le Musée du quai Branly et le Musée de Tahiti et des Îles, la politique ambitieuse de coopération se poursuit avec l’accord de principe de prêt du costume du deuilleur et de la statue du dieu A’a conservés actuellement au Bristih Museum de Londres.

Mené par le Musée de Tahiti et des Îles, et amorcé en 2016, le recensement des collections polynésiennes dans les musées nationaux et internationaux se poursuivra en 2020. A l’heure actuelle plus de 1 000 pièces ont été étudiées et inventoriées, permettant ainsi une connaissance plus approfondie des objets polynésiens conservés hors du territoire. Ce programme préfigure des coopérations techniques et scientifiques à venir  sous la forme de prêts, de réflexions de conservation et de préservation des objets.

Te Fare Tauhiti Nui poursuit les travaux de remise à niveau de ses infrastructures et de son matériel technique et  souhaite acquérir des bibliothèques mobiles pour faciliter l’accès à la culture et la lecture.

 

Pour renforcer nos liens culturels avec le Pacifique et en particulier avec nos frères du triangle polynésien, une déclaration d’unité pour une coopération culturelle et environnementale entre le gouvernement de la Polynésie française et le consortium hawaiien Ahamoananuiakea regroupant le Bishop Museum, Kamehameha Schools, University of Hawaii et Polynesian voyaging society, a été signée en cette fin d’année 2019. Dès 2020, cette coopération se traduira par la mise en place d’une réflexion relative à l’établissement de programmes de formation communs sur la navigation traditionnelle et des partenariats avec nos établissements publics.

Par ailleurs, le thème de l’environnement est devenu une préoccupation internationale. Je constate avec satisfaction qu’il est aussi devenu important pour la jeunesse polynésienne qui se mobilise, et nous l’avons encore constaté ce dimanche dernier à Taravao. Cette mobilisation nous rassure et donne de l’espoir à notre pays pour qui l’environnement représente un atout et une richesse capitale.

Pour préserver cet environnement, nous encouragerons les initiatives privées et publiques de transition énergétique. Je sais que nos communes commencent à investir dans des systèmes de production électriques et des éclairages publics à base d’énergies renouvelables.

Lorsque l’on parle d’environnement, le sujet du changement climatique est inévitable. Et la lutte contre les causes et les effets du changement climatiques doit être envisagée dans une nécessaire dimension internationale.

A l’heure où je vous parle, des débats sur le changement climatique et l’Accord de Paris sont menés à la COP25 à Madrid. Notre député Maina Sage y participe et porte la voix de notre pays.

 

La Polynésie française participe activement aux travaux régionaux de l’agenda climatique au sein du Forum des Iles du Pacifique, notamment dans la lutte contre le réchauffement climatique et l’adaptation de nos îles et nos sociétés à ses effets néfastes.

Les dirigeants du FIP ont considéré que le changement climatique est la première menace à laquelle nos pays font face. De ce fait, nous l’avons inscrit à la Déclaration de Boé qui donne le cadre pour les actions dans le domaine de la Sécurité dans notre région.

 

En effet, les risques climatiques touchent toutes les nations. Cependant, les experts nous disent que l’impact sur les pays insulaires est multiplié par cinq compte tenu de leurs spécificités géographiques et de leur environnement fragile.

 

Les thématiques communes de réflexion régionale sont nombreuses. Elles sont abordées au sein du Forum des Iles du Pacifique. Tous nos pays océaniens sont concernés par l’augmentation du niveau de la mer et son réchauffement, la perte de territorialité, les dérèglements météorologiques, les sècheresses, les inondations, les migrations climatiques et le risque de perte de zones économiques exclusives (ZEE) si des atolls venaient à disparaitre.

 

Le Forum veut porter d’une seule voix, au nom des 18 pays membres, des revendications auprès des grandes nations en faveur d’une part, d’une diminution de leurs émissions carboniques et d’autre part, d’un accompagnement convenable de nos développements résilients.

 

Ceci a été dit avec force, à Fidji, devant le Secrétaire Général de l’ONU, M. Antonio Guterres, lors de sa venue dans le Pacifique en mai dernier pour constater l’urgence de la situation.

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Voici les grandes lignes de l’action gouvernementale sur lesquelles je souhaitais insister, sans que pour autant il s’agisse de l’intégralité des mesures qui seront mises en œuvre en 2020 dont une part s’inscrit dans la continuité de ce qui a été engagé en 2019 et sur lesquelles il n’est pas besoin de revenir dans cette introduction au débat budgétaire.

L’ensemble du gouvernement sera à votre écoute et répondra à toutes les questions que vous souhaitez poser sur le budget 2020.

Enfin pour terminer, l’année 2020 sera marquée par la visite officielle du Président de la République, Emmanuel MACRON, en avril.

Cette visite aura, à la fois, une dimension polynésienne et internationale.

Sur la dimension polynésienne, nous lui montrerons l’état des forces vives et de la jeunesse polynésienne. Nous voudrions qu’il reparte de notre Pays en ayant compris ce qu’est l’âme polynésien et ses ressorts internes. Je voudrais également qu’il perçoive que les Polynésiens ne sont plus à l’heure de la main tendue et de l’assistanat mais à celle du partenariat équitable et responsable entre l’Etat et sa collectivité du Pacifique.

Sur la dimension internationale, avec un sommet de chefs d’Etat France-Océanie et d’un One Planet Summit, le sujet climatique et du Blue Pacific Continent seront probablement en première ligne des préoccupations.

Ce sera en termes de capacité et de solution de résilience que les travaux seront vraisemblablement orientés durant ces rencontres internationales qui rassembleront des chefs d’Etat, des banques de développement, des ONG et des entreprises, afin de coordonner l’action et mieux répondre aux besoins de nos pays insulaires. Il s’agira pour nous tous d’une excellente opportunité pour faire entendre notre voix en tant qu’océaniens.

Je vous remercie de votre attention.