Mesdames, messieurs,
Après quatre semaines extrêmement difficiles, la situation sanitaire laisse enfin apparaître, depuis quelques jours, des signes encourageants, tant au niveau de la pression sur les structures de soin que sur l’inversion de la courbe pandémique.
C’est le fruit, la récompense, des efforts que vous avez déployés lors de ces 4 dernières semaines.
Cette période a certainement été l’une des plus difficiles que notre Pays, nos familles aient eu à vivre. Mes pensées, mes prières vont vers nos familles qui ont perdu un être cher et vers nos malades qui luttent contre la maladie.
Je sais que cela n’a pas été facile.
Certains mêmes se sont révoltés jusqu’à nous insulter, voire nous menacer. Je comprends ces réactions et je vous demande de vous ressaisir.
Il y a pire pour un peuple ! C’est la division, c’est la haine.
Je crois, et j’en suis convaincu, que nous avons un souci commun : celui de nous protéger, de protéger ceux que l’on aime.
Mon devoir est de vous protéger.
A ma demande et avec le soutien appuyé du Haut-commissaire, nous avons pu mobiliser des renforts nombreux de la réserve sanitaire mais aussi des volontaires sanitaires et des sapeurs-pompiers qui sont venus de loin pour nous aider. Ils auront été un peu plus de 200 personnes venues nous soutenir dans ces moments difficiles.
Leur arrivée a permis de renforcer les capacités de soins et de détendre la pression sur les équipes du CHPF et des hôpitaux périphériques. Hier encore, je saluais les 8 personnels de santé originaires de Nouvelle Calédonie qui sont restés un mois chez nous, au pire de la crise.
Merci à tous. Merci à l’Etat, merci au Gouvernement de Nouvelle Calédonie.
Cette évolution favorable ne signifie pas que nous devons baisser les bras, ni nous détourner de notre objectif qui est celui d’éradiquer cette sinistre et meurtrière pandémie. Car comme vous le savez, la Calédonie qui connaît un début de crise importante sollicitera vraisemblablement cette aide sanitaire auprès de la métropole.
D’une part, la campagne de vaccination doit se poursuivre et nous avons encore du chemin à faire pour atteindre, ce que les médecins appellent, l’immunité collective.
Je vous le dis avec force, il faut que nous soyons tous prêts et tous vaccinés car la COVID 19 et ses variants n’ont pas fini de nous surprendre.
Seuls les chiffres nous éclairent et nous guident aujourd’hui. Comme vous, je suis effrayé par le nombre de décès. Il est un fait que plus de 90 % d’entre eux n’étaient pas vaccinés ou n’ont reçu qu’une seule dose. Il en est de même pour ceux admis en hospitalisation dans un état grave. Et bien sûr, leur état de santé dégradé pour cause de comorbidité a été à la base de l’aggravation de leur santé, les conduisant au pire.
D’autre part, la situation reste préoccupante au regard du nombre encore élevé de malades hospitalisés, tant au niveau de la réanimation que du nombre de décès journaliers
Je ne vais pas vous détailler les chiffres, ici, car comme vous le savez, ils sont publiés tous les jours via les médias.
Nous resterons vigilants, soyez-en certains.
Mais, nous devons envisager, par étape, la reprise progressive des activités économiques.
En effet, des pans entiers de notre économie ont été arrêtés. Après trois cycles de fermeture et d’ouverture, l’un en 2020 et deux autres en 2021, leur situation financière devient critique et leur survie est aujourd’hui une réalité.
Aussi, au regard de l’amélioration constatée, nous pouvons raisonnablement alléger les restrictions dans les jours à venir.
Je parle bien d’allègements et non de déconfinement.
J’aborde de suite les mesures préconisées pour l’éducation.
1/ Pour nos écoles : à compter du lundi 20 septembre, l’ensemble de nos établissements scolaires réouvriront.
Tous les élèves de Polynésie sont donc appelés à rejoindre leur école, collège ou lycée habituel selon une organisation qui leur sera communiquée dans les heures qui viennent par les directeurs d’école ou leur chef d’établissement.
Un temps d’accueil spécifique est prévu pour rappeler le vadémécum sanitaire et faire le bilan avec les jeunes de cette période de confinement.
Il est impératif de revoir très vite les élèves pour éviter un emballement de la déscolarisation et du décrochage scolaire que nous avons constaté lors du premier confinement l’an passé.
A cet effet, le guide sanitaire COVID a été adapté en vue de cette reprise. Il a été travaillé en coordination avec la DGEE et la Direction de la Santé.
Les élèves en internat rentrés dans leur famille durant le confinement et les congés scolaires devront être testés à leur retour dans les internats.
Les vaccinodromes continueront d’être organisés dans les établissements scolaires afin de faciliter la vaccination des élèves volontaires.
La ministre de l’Education, Christelle Lehartel, rencontrera les organisations syndicales puis les associations de parents d’élèves, cet après-midi, et, demain matin, les professionnels de l’éducation, tels que les inspecteurs du 1er degré et des chefs d’établissements publics, privés et agricoles.
Un communiqué de presse sera envoyé dans la journée de vendredi pour préciser les modalités de cette reprise.
Mesdames et messieurs, l’ensemble des allègements que vient de détailler le Haut-commissaire doit nous aider à rester optimistes.
Croyez le bien, ce n’est pas facile pour nous de venir tous les 15 jours vous annoncer de nouvelles mesures.
Nos responsabilités commandent à le faire dans notre intérêt commun, l’intérêt bien compris des uns et des autres et ce malgré nos points de divergence.
Et bien sûr, poursuivons le maintien des gestes barrières que nous connaissons tous par cœur, poursuivons nos efforts de vaccination. Et je compte sur une mobilisation de tous pour convaincre ceux qui doutent encore de l’efficacité du vaccin.
Je vous remercie.