Le Vice-président, ministre du Logement, de l’aménagement, en charge des transports interinsulaires, Jean-Christophe Bouissou, s’est entretenu le jeudi 28 octobre, avec Gisèle Rossat-Mignod, directrice du réseau de la Banque des territoires du groupe Caisse des dépôts (CDC), laquelle était accompagnée de Hervé Tonnaire, directeur des Outre-mer et de Joris Ben Safi, directeur de l’agence de Papeete.
La Banque des territoires qui relève du groupe Caisse des Dépôts, a ouvert début juillet 2021 une agence en Polynésie française, la directrice du réseau est venue à la rencontre, notamment, des acteurs politiques du Pays pour s’entretenir sur les partenariats à établir pour soutenir le développement économique de la Polynésie française à travers des politiques publiques et les plans stratégiques élaborés et appliqués localement. Ce temps d’échanges a permis d’aborder les questions de développement tournées vers le transport interinsulaires maritime, l’habitat, le logement social et l’aménagement.
Concernant l’accompagnement du développement du transport interinsulaires maritime, la Banque des territoires souhaite accompagner les innovations permettant de réduire les impacts écologiques tout en soutenant le développement économique et touristique des îles. Dans l’immédiat, les solutions innovantes ne sont pas encore applicables, mais conformément au schéma directeur des transports interinsulaires, plusieurs pistes sont étudiées (biocarburants, vélique, hydrogène…). Ce développement va de pair avec la convergence des politiques publiques que la Banques des territoires pourra accompagner selon les vœux du Pays et des projets portés par le secteur privé.
Convaincu que l’action publique passe par l’élaboration de feuilles de route concrètes, le Vice-président a exposé les axes à mettre en œuvre par la Politique publique de l’habitat 2020-2030 qui passera à l’examen de l’Assemblée de Polynésie française bientôt. Les discussions ont porté sur la production de logements sociaux locatifs et celui de l’accession à la propriété, ainsi que du parc intermédiaire à développer au travers, notamment, du dispositif ouvert aux organismes de logement social privé (OLSP) dont la réforme interviendra en 2022. Le Vice-président a fait état de cette réforme en cours et tendra à développer les aides au secteur privé du logement social et intermédiaire. En outre, le Vice-président a exposé son intention de réactiver le Fond social de l’habitat (FSH). La Banque des territoires s’est déclarée favorable à accompagner le Pays dans l’examen de nouvelles voies en matière d’ingénierie financière et pour aider au sein de cette segmentation. La vision des interlocuteurs convergeait sur le principe de sortir du paradigme du financement 100% public. L’expertise reconnue de la Caisse des dépôts peut permettre au Pays d’atteindre les objectifs fixés, dont le bénéfice profitera à l’ensemble des Polynésiens.
Outre l’habitat groupé dont le besoin en clés est important à satisfaire, la Banque des territoires reconnait que le Fare individuel construit par l’Office Polynésien de l’Habitat (OPH), est un produit très bien adapté au modèle des Outre-mer et qu’il aurait le mérite d’être exporté vers d’autres territoires ultra-marins français. Ce mode d’habitat nécessite l’accès à des terrains viabilisés et à ce titre le Pays souhaite lancer divers programmes de viabilisations dont l’objectif est cité dans le Schéma d’Aménagement Général (SAGE). Ces opérations seront portées par un aménageur ensemblier qui doit être constitué pour cette fin d’année. L’objectif de cet outil est de créer des synergies concrètes entre le Pays et les communes pour réaliser les Plan d’Aménagement de Développement Durable des archipels (PADD) et envisager l’aménagement selon une approche systémique. Cette réalisation est d’ailleurs soutenue par la Banque des territoires dont la présence autour de la table des actionnaires est à l’étude et sera prochainement à définir avec le Pays pour la constitution du capital.
Enfin, la rencontre a permis d’échanger sur les impacts de la spéculation foncière immobilière et l’objectif en 2022 d’apporter des réponses concrètes sur le plan législatif pour lutter contre cette bulle, nuisible pour l’accès aux fonciers des ménages polynésiens quels que soient leurs revenus.