Jour 2 : Un partenariat pour l’investissement vert et un financement climatique
Le mardi 17 octobre, le Sommet du Tourisme Durable en collaboration avec le South Pacific Tourism Organization s’est poursuivi avec l’objectif d’abonder la feuille de route du SPTO. Le premier thème des échanges a porté sur l’importance des partenariats et l’investissement vert pour la prospérité des collectivités grâce au tourisme. Cela rejoint la matinée d’informations portée par le service du tourisme et la direction des opérations locales de Tahiti Tourisme le 27 septembre dernier dans le hall de l’Assemblée de la Polynésie qui a permis à plus d’une centaine de porteurs de projets de venir à la rencontre de nos services et des entités privées étant à même de les renseigner, de les accompagner et de les aider.
Par ailleurs, les îles Marquises ont été citées en exemple avec le « Fonds vert » qui vise à subventionner les investissements des collectivités favorisant la performance environnementale, l’adaptation au changement climatique et l’amélioration du cadre de vie. Dans la perspective de l’inscription à l’Unesco des îles Marquises et du bien « Te Henua Enata », l’Etat français avec l’appui technique de l’Office français de la biodiversité a accompagné la communauté des communes des îles Marquises et le Pays dans l’élaboration d’un plan de gestion. Les premières actions ont pu être mises en place via le fonds vert avec le déblocage sur trois ans de 3 millions d’euros.
Ce plan de gestion élaboré avec les Marquisiens vise à préserver et à renforcer la protection de leur patrimoine naturel et culturel. Aujourd’hui, si la flore, la faune terrestre et marine ainsi que les sites archéologiques des îles Marquises sont relativement préservés, les changements climatiques, mais aussi l’activité humaine menacent l’intégrité des écosystèmes. Le Fonds Vert permet de financer des actions soutenues par les populations locales comme les mouillages écologiques, l’aménagement et l’entretien les sites archéologiques avec la prise en compte de la problématique de la sur-fréquentation, la mise en place d’une zone de pêche gérée et le renforcement des ambassadeurs sur chaque île. La réussite de ces actions réside dans la mise en place d’une gouvernance partagée entre les parties prenantes.
Panel 3 : Partenariat pour l’investissement vert pour la prospérité des collectivités grâce au tourisme
Global Island Partnership Alliance : favoriser les partenariats
Le tourisme durable est un facteur du changement qui peut apporter de la prospérité économique mais surtout sociale et doit revenir d’abord aux communautés locales. C’est le message de Global Island Partnershipp Alliance (GLISPA), une organisation qui défend un équilibre entre l’économie, l’environnement et les populations. Les partenariats collaboratifs pour développer des projets verts et éco-responsables dans un souci d’éco-construction doivent être au cœur des préoccupations des Etats. Depuis 2006, GLISPA a apporté son soutien à 35 pays avec une levée de fonds de 150 milliards de dollars. Son objectif est de créer un tourisme régénératif et, pour cela, préconise de se concentrer sur les compétences et les savoirs.
Les géoparcs mondiaux : une approche holistique
Le programme des géoparcs mondiaux de l’Unesco participe à la mise en valeur de ce patrimoine (avec une concentration sur la préservation de la biodiversité et de la géodiversité) et de ce tourisme régénératif à travers un concept holistique de protection, d’éducation et de développement durable. L’implication des communautés locales est à l’origine de la popularité de ce programme. Cent quatre-vingt-quinze géoparcs sont identifiés dans moins d’une cinquantaine de pays, principalement en Europe et en Asie de l’Est. Actuellement, un seul géoparc est présent dans le Pacifique, en Nouvelle-Zélande, il y a donc des opportunités pour les communautés du Pacifique et le SPTO doit soutenir l’identification des sites potentiels et engager des campagnes de sensibilisation.
Panel 4 : Financement climatique pour la résilience du tourisme
Les participants de la SPTO ont pu échanger sur le thème du « Financement climatique pour la résilience du tourisme ». Dernier panel proposé dans le cadre du sommet, la question du financement est un sujet important dans le développement du tourisme durable avec aujourd’hui une politique d’intégration du visiteur comme acteur de ce développement et la recherche constante de trouver un équilibre entre la vulnérabilité et la résilience du tourisme.
Partager des connaissances, établir des liens avec les communautés locales, promouvoir une destination comme éco-responsable, restaurer, sensibiliser et innover sont autant d’aspects que promeut Coral Gardeners, une petite structure implantée à Moorea, soucieuse de préserver le récif corallien en développant son bouturage. Coral Gardeners s’emploie à sensibiliser la population locale et les touristes et à créer un impact positif avec les entreprises partenaires afin que tous contribuent à la lutte contre la crise climatique, mais aussi participent à la création d’emplois liés au développement durable.
Comprendre les priorités en matière de tourisme durable
Paul DAVIS, représentant du ministère des affaires étrangères et du commerce de Nouvelle-Zélande a rappelé l’importance de maintenir les emplois locaux et de prendre la direction d’un tourisme plus qualitatif en se recentrant sur le Pacifique et en renforçant les liens entre le tourisme et les secteurs transversaux comme l’agriculture, la protection des aires marines et le transport. L’objectif affiché est une meilleure distribution des ressources et une interaction positive sur la manne financière. Pour cela, il faut s’appuyer sur l’expertise des partenaires du Pacifique et les financements disponibles en renforçant la coordination des donateurs et bailleurs de fonds et en déterminant les priorités et les intérêts de chacun. Comprendre les priorités régionales et nationales en matière de tourisme durable et les faire correspondre aux besoins et priorités des partenaires existants et potentiels sont une nécessité pour un impact positif.
La pierre d’achoppement reste de comprendre comment accéder aux fonds et aides disponibles auprès des divers institutions financières, structures d’aide, organismes ou gouvernements, en tant que région du Pacifique, office du tourisme ou opérateur touristique. Des outils existent et des organismes comme Le Secretariat of the Pacific Regional Environment Programme (SPREP) accompagnent la coopération dans la région du Pacifique Sud. Le SPREP fournit une assistance pour la mise en place de financements afin de lutter contre les changements climatiques et d’assurer un développement durable pour les générations présentes et futures.
Le sommet du tourisme durable s’est conclu par une soirée à la Présidence mettant en relation nos invités du Pacifique avec nes opérateurs privés innovants locaux dans la mise en avant par exemple de la vanille, de « packaging » basés sur la filière des bananiers, les bénitiers ou alors le projet innovant de métaverse porté par le lycée hôtelier de Outumaoro. Nos invités ont apprécié durant ces deux jours de sommet notre volonté affirmée et visible de mettre en avant notre jeunesse afin qu’elle puisse mieux se projeter en s’appropriant les enjeux de notre tourisme durable.