A quelques semaines d’intervalle, deux caméléons ont été retrouvés à Tahiti: le premier à Taravao et le second sur les hauteurs de Papeete. Informée, la Direction de l’environnement a pris en charge les animaux et les a confiés à un vétérinaire pour des analyses et afin de vérifier qu’ils ne présentent aucune infection ou maladie pouvant contaminer les espèces locales.

Suivis au niveau médical, les animaux sont soignés dans l’attente de pouvoir les renvoyer vers un pays d’accueil, mieux à même de les prendre en charge. La DIREN (Direction de l’Environnement) rappelle, à cette occasion, que toute importation d’espèce animale et végétale est strictement interdite au Fenua. La Direction de la Biosécurité (DBS) est en charge du contrôle de l’introduction de toute espèce en Polynésie française.

Ces introductions nouvelles sont dangereuses pour notre Fenua. Même mignon ou inoffensif dans leur pays d’origine, un animal ou une plante peut générer des catastrophes écologiques pour notre biodiversité unique et fragile. Ainsi, originaire d’Amérique Centrale où il ne pose aucun problème, le Miconia a été importé en Polynésie en 1937 par Harrison Smith comme plante ornementale pour le futur Jardin Botanique de Papeari. Aujourd’hui, cette plante est considérée comme le cancer vert du Fenua tant elle a réussi à s’imposer partout au détriment de nos plantes endémiques.

Autre exemple : l’escargot géant africain a été importé en 1967 par un entrepreneur pour sa chair. Face à l’échec commercial de cette nouvelle viande, des spécimens ont été relâchés dans la nature où ils se sont transformés rapidement en peste agricole. Pour lutter contre celui-ci, l’escargot rose de Floride a été importé en 1974 à Tahiti et en 1977 à Moorea. Ce dernier va se transformer en prédateur de nos ‘areho, espèces d’escargot endémiques et uniques au monde. En moins de 10 ans, l’escargot rose de Floride va réussir à s’installer sur 11 îles polynésiennes et à détruire 55 espèces de ‘areho sur les 60 espèces recensées en Polynésie française.

Sans compter toutes les maladies et autres nuisibles agricoles déjà importés, notre Fenua compte aujourd’hui 39 espèces végétales et 13 espèces animales qui menacent note biodiversité, celle-ci étant protégée par le code de l’environnement. Introduites de manière volontaire ou accidentelle, ces espèces menacent désormais nos trésors de biodiversité ainsi que nos activités économiques et notre santé.

Isolé dans l’océan Pacifique, notre Fenua a réussi à échapper aux nombreux animaux dangereux et à certaines maladies et pestes qui touchent le reste du monde. Cet isolement est notre force. C’est également notre faiblesse, car notre faune et notre flore sont sans défense contre ces nouveaux envahisseurs.

La Direction de l’environnement tient à remercier les deux familles pour avoir signalé leur trouvaille et permettre ainsi de protéger notre Fenua d’une espèce nouvelle qui peut se révéler dangereuse à court, moyen ou long terme.

En cas de découverte, contactez la Brigade municipale de votre commune, la gendarmerie la plus proche ou la Direction de l’environnement au 40.47.66.49, disponible tous les jours, quelle que soit l’heure, ou sur ces réseaux sociaux :

Direction de l’environnement

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