Le Vice-président, Jean Christophe Bouissou, et le ministre de l’Economie et des Finances, en charge de l’Energie, Yvonnick Raffin, ont tenu une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres de ce jour, à la Présidence, sur les tendances mondiales du cours des hydrocarbures et leurs conséquences sur le prix des carburants en Polynésie française.

Le renchérissement des carburants sur la scène internationale, met à mal le fonds de régulation des prix des hydrocarbures (FRPH) et la trésorerie du Pays. En effet, ce mécanisme de régulation, fortement sollicité sur une longue période, ne suffit plus à compenser les écarts entre les prix des hydrocarbures importés et leurs prix de vente au détail. Or, la crise risque de durer, voire de s’aggraver, selon les experts internationaux.

La hausse du prix des carburants a été évitée jusqu’à présent grâce à l’intervention du fonds de régulation des hydrocarbures. Depuis le début de l’année, les plus de 3 milliards de réserves du fonds ont été consacrés à la stabilisation des prix, dans le cadre du plan de lutte contre la vie chère mis en place par le gouvernement. Le Pays s’apprête, aujourd’hui, a injecter 4 milliards supplémentaires, issus des réserves du budget général pour continuer cette action.

En stabilisant le prix des hydrocarbures, dans un contexte de crise et de relance économique, le Gouvernement souhaitait limiter la hausse du prix du carburant, malgré les effets de la guerre en Ukraine et l’inflation mondiale. Afin de compenser cette hausse, la mobilisation du FRPH semblait nécessaire, mais cette mesure ne pouvait qu’être temporaire. Malheureusement, le constat est le suivant : les cours du pétrole ne se stabilisent pas. Le prix à la pompe augmente partout dans le monde. La plupart des pays ont choisis d’opter pour la vérité des prix. A ce jour, le FRPH mobilisé et alimenté, ne peut plus compenser une hausse aussi forte sur une période aussi longue, sans mettre en péril les équilibres budgétaires.

Le Gouvernement n’a plus d’autre choix que de revaloriser les prix des carburants. Toutefois, l’apport de 4 milliards du budget général au FRPH permettra de ne pas répercuter la totalité des hausses constatées à l’importation. A l’issue des concertations qu’il a engagées, notamment avec les professionnels dont les achats de carburants sont soutenus, le gouvernement fixera les prix des carburants au 1er juillet.

Le ministre des Finances, Yvonnick Raffin, a confié que « Nous devons éviter de mettre en danger les finances du Pays, c’est donc une décision de saine gestion qui préserve l’avenir. C’est aussi une décision difficile dans le contexte actuel, et donc courageuse, juste avant le 2e tour des législatives. Nous avons voulu être transparents et ne pas piéger les Polynésiens. C’est un acte de responsabilité que nous assumons. Dès que les prix baisseront, naturellement les prix à la pompe baisseront également. »

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