La ministre du Tourisme et du Travail, en charge de la formation professionnelle, Nicole Bouteau, a présidé, vendredi, le premier conseil d’administration de l’année 2020 du Centre des Métiers d’Art (CMA). Cette réunion a été l’occasion d’adresser ses vœux aux administrateurs du centre mais également à la direction et au personnel de l’établissement.

 

Nicole Bouteau a également tenu à rendre hommage à deux personnalités qui ont marqué le CMA : Suzanne Lii, ancienne directrice du CFPA et membre du conseil d’administration du centre en qualité de personnalité qualifiée dans le domaine de la formation professionnelle et Déborah Helme, figure de l’artisanat traditionnel et membre fondateur de l’établissement, toutes deux récemment disparues. Les administrateurs ont marqué une minute de silence en leur mémoire.

 

Cette première réunion de l’année a porté notamment sur l’approbation du catalogue des prix de vente des travaux de gravure, de sculpture et de peinture réalisés par les élèves. Ces objets d’art réalisés durant les années 2017 à 2019 seront proposés à la vente lors de deux soirées d’exposition, le jeudi 6 et le vendredi 7 février, qui marqueront également les 40 ans du CMA. Ce sont près de 450 œuvres regroupant des sculptures sur bois et sur pierre, des gravures, des bijoux, des peintures et du textile qui seront présentées aux visiteurs.

 

Le budget primitif du Centre des métiers d’art pour l’exercice 2020 a également été discuté et approuvé. Cette année, l’établissement s’est fixé trois principaux objectifs. Le premier est de permettre, à moyen terme, aux élèves stagiaires de se voir proposer un parcours de formation dans le domaine des métiers d’art polynésien et des arts visuels commençant au niveau V jusqu’au niveau III. Cela garantira aux étudiants polynésiens une reconnaissance réelle sur le plan artistique et ce afin d’approfondir leurs connaissances au-delà du baccalauréat.

 

Le second objectif est de poursuivre les actions offrant davantage de visibilité à l’établissement en Polynésie, en Océanie et dans le monde, garantissant une promotion de la Polynésie à travers la culture et les travaux de ces artistes confirmés et en devenir. Enfin, le troisième objectif est de permettre aux usagers du CMA de disposer d’un environnement professionnel pleinement en conformité avec les règles d’hygiène et de sécurité.

 

Pour clore cette rencontre, la direction du centre a dressé le bilan de deux missions réalisées en novembre et décembre dernier : la première en Nouvelle-Zélande et la seconde en France, puis en Angleterre, à Londres.

 

Le CMA a en effet participé au rassemblement international des artistes autochtones, Puhoro Ô Mua, Puhoro Ki Tua, au Marae du Roi, Turangawaewae à Ngaruawahia en Nouvelle Zélande. Le directeur de l’établissement, Viri Taimana et Heiata Aka, enseignante en gravure au sein du centre, sont revenus avec de nouveaux savoir-faire, appris notamment auprès de Mailé Anglade, de l’Université de Hawaii. Cet apprentissage en matière de fabrication du papier à partir du Aute, Mûrier à papier, permettra au CMA de créer un nouvel atelier pédagogique pour ses élèves.

 

Parallèlement, deux enseignants, Tokai Devatine et Hihirau Vaitoare, ont participé à une résidence d’artistes qui s’est conclue par une exposition d’art contemporain polynésien intitulée Maeva, à l’Université de Bretagne occidentale, du 6 au 19 décembre derniers. Ils ont été rejoints par d’anciens élèves du centre, notamment Orama Nigou, étudiante diplômée du CMA, actuellement en formation dans le domaine du design textile près de Limoges et artiste exposante dans l’exposition. Une seconde ancienne étudiante diplômée du CMA, Kahara Palmer, qui suit actuellement une formation à Toulouse afin de devenir restauratrice du patrimoine, a elle aussi présenté une œuvre à Brest.

 

Ils ont poursuivi leur mission au British Museum à Londres où ils ont eu accès aux réserves du musée pour observer et étudier les trésors du patrimoine des îles de la Société et notamment le costume du deuilleur polynésien et la statue du Dieu A’a. Cela a été une opportunité exceptionnelle de manipuler et de comprendre les oeuvres d’autrefois, Ces trésors forment le socle du développement des créations actuelles au Centre des Métiers d’Art. Les deux enseignants ont également été reçus au Musée du quai Branly pour une conférence sur la création artistique contemporaine polynésienne et afin d’examiner les pièces muséales issues du patrimoine polynésien.