Le Président, Edouard Fritch, le ministre du Logement et de l’aménagement du territoire, Jean-Christophe Bouissou, et le du secrétaire général du Haut-Commissariat, Eric Requet, étaient présents, vendredi matin, à la Présidence, pour le comité de pilotage du Schéma d’Aménagement Général (SAGE) de la Polynésie française.

Lancées en 2016, les études pour la réalisation du SAGE ont permis la construction du projet de territoire, qui traduit la vision du gouvernement et des élus locaux en matière d’aménagement du territoire pour les 20 prochaines années. Cette démarche de co-construction s’est articulée en trois étapes distinctes, chacune marquée par de larges concertations tant à Tahiti que dans les archipels.

La première étape s’est déroulée de septembre 2017 à décembre 2017 afin d’élaborer différents scénarii de développement durable pour l’ensemble du Pays. La seconde étape, organisée autour des conférences d’archipels en septembre et octobre 2018, a permis d’aboutir à un consensus général pour ainsi confirmer le scénario de référence à l’échelle globale du Pays et à un niveau plus détaillé pour les archipels. La troisième étape, débutée en décembre 2018, a consisté à élaborer le Projet d’aménagement et de développement durable (PADD) du Pays et sa déclinaison dans les cinq archipels.

Le ministre du Logement et de l’aménagement du territoire, en charge des transports inter insulaires, a présenté ce PADD aux élus communaux, aux représentants du CESC, et aux élus de l’Assemblée de Polynésie française, au cours de cinq rencontres programmées à Tahiti les 25 et 26 mars derniers, puis à Bora Bora, aux îles Sous-le-Vent, le 28 mars et à Hiva Oa, aux Marquises, le 30 mars. Le comité technique (COTECH) du SAGE, chargé de la cohérence technique du projet, a également été réuni à la Présidence, mardi dernier, pour prendre connaissance des résultats de ces rencontres ainsi que du projet de PADD.

Le Comité de pilotage du SAGE (COPIL), constitué autour du Président, du représentant de l’Etat, de membres du gouvernement et d’élus communaux et intercommunaux, a pris connaissance ce vendredi du Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) du Pays et de sa déclinaison par archipel.

Le projet s’articule autour de trois axes majeurs. Premièrement, positionner la Polynésie française dans son environnement régional, au cœur du Pacifique, comme un acteur-clé et influent des échanges entre l’Asie et les Amériques. A cet égard, les liaisons aériennes et portuaires internationales doivent être développées, et des politiques innovantes en matière de réponse à l’insularité et à la transition énergétique sont proposées.

Deuxièmement, il s’agit de favoriser un développement équilibré des cinq archipels fondé sur leurs spécificités, avec l’objectif d’inverser les flux migratoires. Les archipels éloignés doivent devenir attractifs et les activités locales s’y développer autour de grands projets structurants et de véritables capitales d’archipel. Les liaisons interinsulaires et intra insulaires seront développées et doivent augmenter en conséquence, en particulier aux Australes et aux Tuamotu où l’isolement des îles rend nécessaire des liaisons intérieures renforcées.

Troisièmement, l’île de Tahiti et plus largement l’archipel des îles du Vent est restructurée et son attractivité doit être renforcée, grâce à un rééquilibrage opéré entre espaces urbanisés, activités économiques, lieux de culture et de loisir. La préservation de l’environnement, la lutte contre les pollutions, la transition énergétique, les déplacements, vont faire l’objet de politiques innovantes et résolument tournées vers l’avenir.

Les principaux grands projets structurants retenus par le COPIL sont :

-Le Village Tahitien dans sa fonction de revitalisation du secteur touristique aux îles du Vent, mais aussi dans tous les archipels.

-La création d’un « parc naturel » dans les communes du Sud de Tahiti, pour y permettre un développement endogène durable et offrir un espace de respiration pour les résidents de Tahiti et aux visiteurs.

-La prise en compte de l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO du marae et Taputapuatea et la perspective de la reconnaissance par l’UNESCO du patrimoine naturel et humain des Marquises.

-L’ouverture à l’international de l’aéroport de Nuku Hiva, dans un format « régional » axés vers Hawaii.

-Le développement de la filière thon aux Marquises, notamment avec la perspective d’exportation de thon frais vers Honolulu.

-La construction d’un aéroport de dégagement à Rangiroa, et à partir de cette structure, le développement du secteur touristique dans la partie Ouest de l’archipel.

-Le développement de l’aquaculture dans les Tuamotu de l’Est, à partir de la base de Hao.

-Le renforcement de la capacité d’accueil des jets privés à Bora Bora.

-Un centre de mémoire et de l‘innovation construit à Tahiti et développé en réseau dans tous les archipels.

Le COPIL a approuvé ces orientations et leurs déclinaisons par archipel. L’année 2019 verra la traduction de ce PADD en une loi de Pays qui sera présentée à l’Assemblée de Polynésie française à la fin de cette année.

 

Discours du président