Le collectif budgétaire n°3 a été examiné, jeudi, à l’Assemblée de la Polynésie française. Dans une allocution, le Président Edouard Fritch a présenté les grandes orientations de ce collectif budgétaire.
« Je rappelle que le premier collectif avait été présenté et adopté par notre assemblée dans un contexte inédit et soudain, suite à la propagation de l’épidémie de la covid-19 dans notre pays. A ce moment-là, nous n’avions aucune idée de l’ampleur et de la durée de cette crise sanitaire. Personne ne pouvait prédire l’évolution de cette épidémie », a souligné en préambule le Président.
Dès le 20 mars 2020, il a été décidé avec le Haut-commissaire de la République, de restreindre la circulation des biens et des personnes au fenua et de procéder à la fermeture de des frontières à l’international. « Je l’ai déjà dit et je le répète : ces décisions étaient pleinement justifiées car le Pays était dans une situation sanitaire totalement inédite et il nous fallait apprendre à nous préserver de ce virus et ainsi organiser la lutte contre ce fléau qui détruisait des vies aux quatre coins de notre monde », a indiqué le Président.
« Tous nos efforts pour préserver la vie des Polynésiens, et éviter les drames sociaux ont été couronnés de succès. Ainsi, nous n’avons compté que 62 malades dont 2 hospitalisations, mais surtout, aucun décès », a poursuivi Edouard Fritch. Toutes ces mesures ont néanmoins un coût. A mi-juillet, le montant cumulé des dépenses imprévues engagées pour lutter contre les effets de la crise sanitaire s’est ainsi élevé à 11,3 milliards Fcfp », a ajouté le Président.
« C’est ainsi que le Pays a mis en œuvre 7 mesures qui s’appellent le RES, Revenu Exceptionnel de Solidarité, l’IS, Indemnité se Solidarité, l’IE, Indemnité Exceptionnelle, le CAES, Convention d’Aide Exceptionnelle de Solidarité ; dans un second temps pour l’après confinement, le CSE, Convention de Soutien à l’Emploi, le DIESE, Dispositif Exceptionnel de Sécurisation de l’Emploi et le DESETI, Dispositif Exceptionnel de Sauvegarde de l’Emploi des Travailleurs Indépendants. Ces mesures répondent aux besoins de tous les publics, allant du salarié, du patenté jusqu’au demandeur d’emploi. Nos mesures n’ont oublié aucune catégorie de personnes, y compris celle privée d’emploi avant la crise et affiliée au RSPF. Votre gouvernement a œuvré avec un réel esprit de solidarité et de partage. Outre les personnes, le gouvernement a également proposé des mesures de soutien aux entreprises, car il est tout aussi nécessaire de sauver et de maintenir nos outils de production », a également déclaré le Président.
Depuis le 20 mars à ce jour, l’ensemble de ces 7 mesures a concerné 10.440 employeurs et patentés pour un ensemble de 33.670 bénéficiaires et une dépense réelle de 5,4 milliards Fcfp. Tout cela sur une période de 4 mois. Ces chiffres ne sont pas définitifs puisque les demandes de CSE, de DIESE et de DESETI continuent à être enregistrées par le SEFI.
Evoquant le dispositif sanitaire mis en place pour la reprise de l’activité touristique – enregistrement sur la plateforme Etis, réalisation d’un test PCR négatif, effectué 3 jours avant l’embarquement, second test qui doit être opéré 4 jours après l’entrée en Polynésie – le Président a précisé : « concernant les auto-tests réalisés à la demande des autorités sanitaires du Pays, 4 jours après l’arrivée de tous les passagers, j’apporte à votre information que 3 541 auto-tests ont été distribués depuis le 15 Juillet à l’aéroport de Faaa. A ce jour et conformément aux obligations de dépôt de tests au 4ème jour, 1521 tests ont été analysés par l’ILM et s’avèrent tous négatifs ».
Le total général de ce collectif s’établit à 37,6 milliards Fcfp et se décline en section de fonctionnement à 22,8 milliards Fcfp et en section d’investissement à 14,8 milliards Fcfp. Ce collectif est notamment financé par l’intégration des ressources financières du prêt AFD au Pays d’un montant de 28,7 milliards Fcfp et du redéploiement des dépenses imprévues et des crédits du RES votés au collectif 1.
« Nos établissements publics ont fait un effort à hauteur de 1,2 milliards Fcfp. Nos services ont réduit leurs dépenses de fonctionnement. Notre assemblée a bien voulu faire l’apport de 915,9 millions Fcfp du budget de l’APF, mobilisé au collectif-1. Nous avions besoin de ces apports afin de soutenir le pays, notre population et le monde économique dans cette période particulièrement difficile de son histoire », a également souligné le Président.
« Je sais que je peux compter sur notre capacité collective à nous relever. Je sais, à l’expérience des crises passées, que le peuple polynésien sait faire preuve de résilience et de rebond », a déclaré le Président.