L’Assemblée de la Polynésie française a adopté, jeudi, deux projets de délibération présentés par la ministre du Tourisme et du travail, Nicole Bouteau.

La première délibération portait sur une demande de reconnaissance par l’État de 7 titres professionnels délivrés par la Polynésie. Cette démarche vise à assurer aux salariés et travailleurs indépendants polynésiens une garantie supplémentaire de compétence vis-à-vis de leur employeur ou de leur clientèle. Elle permet également aux titulaires de ces titres reconnus par l’État d’exercer leur activité professionnelle en France comme dans les autres territoires de la République. Enfin, elle leur donne la possibilité de se présenter à des concours de la fonction publique.

Sur 37 titres professionnels créés depuis 2012, 28 ont fait l’objet d’une reconnaissance par l’État. Les nouveaux titres professionnels concernés par la demande sont ceux d’agent magasinier, d’assistant chef de chantier gros œuvre, de plaquiste, ou encore de mécanicien automobile pour ne citer qu’eux.

La préparation à l’obtention de l’ensemble de ces titres professionnels créés par le Pays est effectuée par le centre de Formation Professionnelle des Adultes (CFPA) qui évalue la maîtrise des compétences nécessaires à l’obtention des titres.

De 2013 à 2017, sur 37 titres professionnels créés par la Polynésie, 27 ont donné lieu à des sessions de formation, pour une moyenne annuelle de près de 300 stagiaires, tous titres confondus, soit près de 1 200 stagiaires sur la période. Plus de 1 000 personnes ont obtenu un titre professionnel. Le niveau d’insertion des stagiaires sortants titulaires d’un titre de niveau V s’est élevé, en 2017, à 80%. Ce chiffre illustre la grande utilité de ce dispositif.

Afin de renforcer les titres professionnels existants, le CFPA a également créé des qualifications complémentaires, notamment dans le domaine de la sécurité au travail, afin de rendre les stagiaires employables immédiatement et ainsi dispenser les entreprises de la préparation de formations qualifiantes après le recrutement.

Ces qualifications complémentaires ont pu être financées, d’une part, grâce au partenariat conclu avec le Contrat de ville, pour les stagiaires issus des quartiers dits « prioritaires », et d’autre part, grâce aux fonds propres du CFPA, pour les autres catégories de stagiaires.
Cet effort est ainsi venu s’ajouter à la synergie existant entre le CFPA, le SEFI et le RSMA, qui vise à augmenter davantage le niveau d’insertion des stagiaires en 2018.

Convention de financement pour le dispositif « chantiers de développement local »

La deuxième délibération portait quant à elle sur l’approbation de la convention de financement relative au dispositif « chantiers de développement local ». Ce dispositif a pour but de procurer une aide financière temporaire et une insertion professionnelle à un public particulièrement défavorisé, en contrepartie d’un travail d’intérêt général.

Ces chantiers sont ouverts aux personnes âgées d’au moins 16 ans et de moins de 26 ans (chantiers « jeunes ») et aux personnes de 26 ans et plus (chantiers « adultes »), à la recherche d’un emploi.

Les activités organisées sur ces chantiers ne peuvent avoir de caractère productif, mais doivent être orientées vers des travaux d’entretien, d’assainissement, de remise en état du patrimoine de la collectivité ou de l’organisme d’accueil. Elles peuvent également concerner des travaux de protection de l’environnement et de
lutte contre la pollution, ou le domaine de l’action sociale, culturelle et sportive.

L’Etat prend en charge la rémunération des bénéficiaires. La Polynésie française assure pour sa part, à travers le SEFI, le financement des actions de formation et d’accompagnement mises en œuvre. Ces formations sont conçues spécifiquement par rapport au profil des stagiaires, généralement très éloignés de l’emploi. Cette formation intègre notamment des modules généraux qui ont trait à l’expression écrite et orale, l’éducation familiale et sociale, la connaissance de l’entreprise et la découverte des métiers. À l’issue de cette formation d’initiation, il sera proposé aux stagiaires de poursuivre leur cursus vers une formation pré-qualifiante ou qualifiante afin d’augmenter leur niveau d’employabilité. Le CDL constitue souvent une première étape dans un parcours de formation suivi par le SEFI.