Le Salon International de l’Agriculture a été l’occasion, lundi à Paris, d’une réunion entre la Polynésie française, la Nouvelle Calédonie et Wallis et Futuna. Toutes trois ont décidé de porter un message commun face à l’Etat, sur des sujets aussi divers que l’autonomie alimentaire, l’agro-transformation ou la valorisation de l’axe indo-Pacifique. Tearii Te Moana Alpha, ministre de l’Agriculture avait déjà émis le souhait, lors de sa dernière visite sur le Caillou, que les communautés du Pacifique se regroupent et parlent d’une seule voix.
Lors de cet échange, Steeve Lefoc, directeur de cabinet du ministre polynésien de l’Agriculture a notamment indiqué que le gouvernement du président Edouard Fritch avait monté un projet appelé « Faire de la Polynésie française un exemple de transition écologique pour le secteur primaire ».
Les discussions ont aussi porté sur les outils de financements actuels et notamment sur l’Office de Développement de l’Economie Agricole d’Outre-mer (Odeadom) qui œuvre pour les cinq départements ultramarins, ainsi que Saint Barthélémy, Saint Martin et Saint Pierre et Miquelon, mais dont sont exclus la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna. L’idée est donc de créer un organisme, spécifique aux Territoires d’Outre-mer qui jouerait ce rôle.
Un pavillon « Pacifique » au SIA 2024
D’autant que ces Territoires souffrent de l’absence sur leur sol de l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE) et du Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD, dans un contexte où le Fonds Européens de Développement (FED) marque indéniablement le pas en tant qu’instrument financier. Des outils qui seraient très utiles dans la transition écologique vers l’autonomie alimentaire.
De manière concrète, les trois interlocuteurs ont décidé de l’élaboration d’une stratégie « Pacifique » commune, dans le but de promouvoir l’axe indo-Pacifique, de mettre en place une unité mixte de recherche du Pacifique et de créer un pavillon « Pacifique » sur la Salon International de l’Agriculture 2024. Ce pavillon, qui serait cofinancé par les trois collectivités arborera leurs couleurs respectives et accueillera notamment une zone « produits de la mer et du lagon ».
Au total, même si ces “décisions” ne sont pas encore officialisées, elles traduisent une forte volonté des trois communautés de travailler ensemble et de créer des synergies.