Le ministre des Grands Travaux, René Temeharo, en déplacement à New York pour l’audition de la Polynésie française par la 4ème Commission de l’Assemblée Générale de l’ONU, multiplie les rencontres avec les pays membres des Nations Unies afin de présenter la vision du Gouvernement polynésien sur l’Autonomie de la Polynésie française.

Le ministre a pu expliquer que « la Polynésie française n’est plus une colonie, que cette époque est révolue, que le Pays dispose désormais d’un statut de large Autonomie ». Le Gouvernement se tourne vers l’avenir pour faire face aux nouveaux enjeux locaux et régionaux, notamment la sortie de la crise économique et la création d’emplois.

Il a pu exposer que la crise de la Covid et les effets de la guerre en Ukraine ont obligé le Gouvernement à faire des choix, parfois impopulaires, comme l’obligation vaccinale ou encore la taxe de 1% pour sauver la Protection Sociale Généralisée, ce qui s’est traduit par un vote sanction lors des élections législatives. Mais que ce résultat ne traduit pas un sentiment général de désir d’indépendance des populations.

René Temeharo a rencontré mardi matin l’ambassadrice Menissa Rambally, représentante permanente de Sainte Lucie auprès de l’ONU. L’ambassadrice Rambally s’est particulièrement intéressée aux portefeuilles des Grands Travaux et Port placés sous la tutelle du ministre Temeharo. Sainte Lucie est une île dans les Caraïbes et compte deux aéroports dont la gestion est très onéreuse. L’ambassadrice a souhaité comprendre comment la Polynésie française parvenait à gérer plus de 40 aérodromes aux standards internationaux répartis sur autant d’iles et sur un territoire aussi immense. Le ministre René Temeharo a souligné que pour les investissements, la Polynésie française bénéficie des fonds du 3e Instrument Financier de l’Etat notamment, dont le Gouvernement décide de la destination. Pour le fonctionnement, les moyens humains et financiers sont à la charge du budget du Pays, soutenu en partie par la Dotation d’Autonomie versée par l’Etat.

Plus tard dans la matinée, le ministre a rencontré l’ambassadeur Satyendra Prasad, représentant permanent de Fidji auprès de l’ONU. L’ambassadeur Prasad a félicité la Polynésie française pour la participation du Président Edouard Fritch à Washington la semaine dernière, au 1er Sommet des Etats-Unis avec les dirigeants du Forum des Iles du Pacifique. Il a insisté sur le fait que ce sommet a propulsé la Polynésie française dans le rang des nations souveraines sur le plan des négociations internationales. L’ambassadeur Prassad a également partagé que la crise économique suite à l’augmentation du prix des carburants frappe également son pays de plein fouet et que son gouvernement doit parfois prendre des dispositions incomprises. Il a signalé enfin que l’inflation a tellement fait augmenter le prix d’un pain, que celui-ci correspondant au salaire minimum horaire de Fidji.

Ce mercredi, le ministre René Temeharo a rencontré l’ambassadeur Mohammad Koba, représentant permanent adjoint de l’Indonésie auprès de l’ONU. L’ambassadeur Koba s’est particulièrement intéressé au moratoire sur l’exploitation des ressources minérales profondes qui sera proposé à l’Assemblée de Polynésie française. Il a félicité le Gouvernement de la Polynésie française pour les efforts de promotion du développement d’une économie bleue durable au profit des polynésiens, notamment avec la pêche hauturière. Il s’est intéressé particulièrement aux moyens de soutien de la filière. Le ministre lui a signifié que la défiscalisation, française et polynésienne, était un outil efficace au développement du secteur privé polynésien.

Enfin, le ministre a rencontré l’ambassadeur Justin Fepuleai, représentant permanent adjoint de la Nouvelle-Zélande auprès de l’ONU. L’ambassadeur Fepuleai, ancien consul général de la Nouvelle-Zélande pour la Polynésie française basé à Nouméa, connait bien le Pays et s’est particulièrement intéressé à la situation économique, sociale et politique de la Polynésie. Il a partagé que la Nouvelle-Zélande connait également un passage difficile dû à la récession et à la crise économique compte tenu de la hausse des prix des carburants qui se traduisent par la hausse des prix des produits importés et des billets d’avion qui impactent durement l’économie néo-zélandaise. Il a félicité le Gouvernement de la Polynésie française, car malgré la crise économique globale, un équilibre financier de la Caisse de Prévoyance Sociale a pu être retrouvé permettant de continuer l’accompagnement des plus vulnérables.

Les rencontres bilatérales du ministre se poursuivront pendant la journée de jeudi.