Sous l’égide du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, le pôle des langues et culture polynésiennes et du plurilinguisme (LCPP) de la Direction générale de l’éducation et de l’enseignement (DGEE), a organisé la 1ʳᵉ édition du Heiva Hīmene Tumu – ’A fa’a’oto i tō ’oe fenua. Cet événement, destiné aux écoles et établissements scolaires de Tahiti, s’est tenu ce jeudi 16 mai, sous le chapiteau de la Présidence. Placé sous le thème ’A fa’a’oto i tō ’oe fenua, ce premier grand rendez-vous a réuni plus de 652 élèves issus de 2 collèges et 10 écoles des enseignements publics et privés, unis pour célébrer et chanter leur terre, leur commune, leur district, leur fenua.
Cette initiative inscrite dans la lettre de rentrée, vise à valoriser la pratique des hīmene tumu dans le milieu scolaire. Cet art ancestral, interprété lors des grandes manifestations, incarne en effet la fierté d’un peuple qui célèbre, à travers le chant, les légendes polynésiennes, les récits des familles royales, les exploits de guerre et les héros, tout en mettant en valeur les toponymes, ainsi que la beauté et la générosité de la nature.
L’apprentissage de ces chants traditionnels s’inscrit dans les programmes d’enseignement des langues et culture polynésiennes, ainsi que de l’éducation musicale. À l’instar du ’ōrero, leur enseignement permet non seulement de transmettre des savoirs, des savoir-faire, et des savoir-être, mais aussi de contribuer à la préservation et à la transmission du patrimoine culturel et historique de notre fenua.
Pour cette première édition, deux types de chants polyphoniques traditionnels seront particulièrement mis en lumière : le hīmene rū’au et le hīmene tārava.
Le hīmene rū’au se caractérise par un tempo lent, avec des voix pesantes, comparables à celles des personnes âgées. Il est chanté a capella, caractérisé par peu de tuilages et beaucoup d’homorythmie. Ce type de chant est répandu dans tous les archipels de la Polynésie française, avec un certain degré de standardisation dans certains archipels.
Quant au hīmene tārava, il s’agit d’un chant polyphonique complexe comportant six à dix voix et interprété a capella. Les voix sont tendues à l’extrême, déformées, nasillardes ou gutturales, l’intensité sonore est toujours à son maximum, les tenues semblent illimitées. Le tempo est généralement régulier, mais il peut s’accélérer et ralentir. Le tārava peut-être profane ou religieux. Le hā’ū (le bourdon) l’élément fondamental. Notons que les tārava sont regroupés en trois aires linguistiques qui ont développé des particularités : Tahiti, Raromata’i et Tuha’a pae.
Afin de valoriser le travail des élèves et des équipes, le Heiva Hīmene Tumu a été capté par l’équipe de production audiovisuelle de la DGEE pour une rediffusion de l’événement sur la page Facebook de la DGEE (replay).
Étaient présents à l’occasion, Ronny TERIIPAIA, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Vannina CROLAS, ministre de la Fonction publique, de l’Emploi, du Travail, de la Modernisation de l’Administration et de la Formation professionnelle, Nathalie SALMON-HUDRY, déléguée interministérielle au Handicap et à l’Inclusion, Eric TOURNIER, directeur général de l’éducation et des enseignements (DGEE), Moana GREIG, Inspecteur de l’éducation nationale, Heinui LE CAILL, représentant à l’Assemblée de Polynésie française (APF), et plusieurs autres personnalités publiques.