Le Président de la Polynésie française, Edouard Fritch, accompagné du ministre de la Santé, Jacques Raynal, a prononcé un discours, mardi, à l’occasion de la session d’ouverture du colloque intitulé « Le cannabis en Polynésie :  entre justice, Santé, et Economie, une question de Société ».

Organisé par le député, Moetai Brotherson, avec l’Université de la Polynésie française (UPF), ce colloque pose les questions judiciaires, sanitaires, économiques, et plus largement celles portant sur l’aspect sociétal du cannabis en Polynésie.

Le Président a rappelé la démarche officielle que le Gouvernement a engagé sur le sujet depuis le 6 avril dernier, suite à l’expérimentation lancée par le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Veran, sur l’utilisation du cannabis à usage thérapeutique.

Le Président Edouard Fritch précise avoir « fait part de l’intention de la Polynésie française d’ouvrir la possibilité de la culture du cannabis à usage thérapeutique sur son territoire » au Président de la République, Emmanuel Macron, en personne.

Le Gouvernement est donc favorable au développement du cannabis thérapeutique, et aussi à son développement économique et industriel au Fenua.

Les bienfaits thérapeutiques sont au cœur du débat même si le cannabis est aujourd’hui   parasité par le côté « trafic de stupéfiants » que porte indiscutablement sa culture. Le sujet est complexe, car les effets pervers et les dangers qui collent à un tel dossier sont à chaque étape du processus. « La question qui se pose à nous aujourd’hui est bien de savoir comment faire d’un produit stupéfiant interdit, un produit bénéfique pour la santé. En d’autres termes : comment transformer un mal en un bien » a déclaré le Président.

Le dossier du cannabis thérapeutique fait également appel à des notions médicales et économiques. À cet égard, le ministre de la Santé, Jacques Raynal, et le ministre de l’Agriculture, Tearii Alpha, se concerteront et se coordonneront pour faire avancer concrètement le dossier, en définissant la chaîne de travail couvrant l’organisation de la filière de production jusqu’à la production de l’huile essentielle qui sera extraite.

Pour un sujet de société d’une telle importance, il est impératif de lancer des débats publics sur le sujet. Le Président de la Polynésie invite donc les associations de familles et de jeunesse, les églises, les maires, les corps médicaux, et les agriculteurs, à prendre part à ce débat.

Pour conclure son discours, le Président a remercié Moetai Brotherson pour cette initiative qui enrichit le débat.

ALLOCUTION DU PRESIDENT DE LA POLYNESIE FRANCAISE COLLOQUE SUR LE CANNABIS EN POLYNESIE